mercredi 14 octobre 2009

Place à l'innocence !

«L'enfant, dans sa candeur, t'oblige pour ainsi dire à prendre conscience qu'une innocence semblable à la sienne est là, au fond de toi. Cette innocence, en se sentant éveillée soudain, rejette tout ce qui est incompatible avec elle, à la manière dont ton organisme rejette un corps étranger» (1)

Il y a en nous une force agissante de l'Être. L'innocence dont il est question en fait partie. Cette force agit indépendamment de notre volonté. Tout comme, au plan physique, nous ne commandons pas les battements de notre coeur, ni les mouvements de notre respiration.

Autrement dit, il y a un vouloir actif en nous qui ne dépend pas de nous. On ne peut que s'en réjouir, même si cela nous contrarie quelquefois ! Ainsi, l'enfant ignorant, devrait inconsciemment se réjouir que la volonté de sa mère ne corresponde pas toujours à la sienne. Ce qui lui évite bien des catastrophes. Elle sait; lui, il ne sait pas !

Qu'est-ce qui caractérise ce vouloir de l'être ?
- Il agit indépendamment de notre volonté, et pousse en vue de réaliser ce qu'il veut. Ainsi, la mère sur le point d' accoucher : « Quand son heure est venue, sa volonté ne peut plus rien changer au processus de vie qui s'accomplit en elle. Il n'est plus en son pouvoir d'éloigner le difficile moment. »
- Il réalise ce qu'il a à réaliser même si, pour cela, il a à déjouer nos plans conscients.
- Il sait où il nous conduit : « Tu peux te reposer sur sa vigilance. »
- « Ce vouloir de l'être a le charisme de toujours venir au moment opportun; à l'heure seulement où toutes les composantes de ton être sont arrivées au terme de leur cheminement, là où la vie peut apparaître en toute sécurité.» (1)

Il y a donc là une grande sagesse à l'oeuvre. N'y résistons pas car, s'il ne dépend pas de notre volonté, nous pouvons cependant nous y opposer et entraver son travail en nous. Tout comme le jeune enfant peut rouspéter devant la volonté parentale. Nous avons des choses à accomplir dans cette oeuvre mais, dans nos hésitations, si nous nous trompons par ignorance, il saura bien, tôt où tard, rectifier.

Ces nouvelles lois de la vie peuvent nous déconcerter. Voilà pourquoi, à certains moments, il faut savoir lâcher les rênes. « Quand à l'âge adulte, il t'est demandé de te rendre disponible pour subir ces mêmes lois de la vie, tu offres toujours une forme de résistance, si subtile soit-elle. À cette heure, il s'agit d'assumer l'enfance qui dort en toi et qui, un jour, avec une audace qu'elle seule connaît, réclame de régir toute ta vie. » (1)

D'où l'importance de la confiance. Durant mes lectures, j'ai trouvé cette citation de Renée Garneau : « Rien comme la confiance pour conjurer le sort. » Cela peut paraître banal, mais ça ne l'est pas ! Et encore, de Christian Bobin : « La confiance est la capacité enfantine d'aller vers ce que l'on ne connaît pas comme si on le reconnaissait. » Alors ...

(1) Yves Girard, trappiste.


















Qu'est-ce qui caractérise ce vouloir de l'Être ?


- Il pousse en avant, indépendamment de notre volonté. Comme la force qui pousse la future mère à accoucher. « Quand son heure est venue, sa volonté ne peut plus rien changer au processus de vie qui s'accomplit en elle. Il n'est plus en son pouvoir d'éloigner le difficile moment. »