dimanche 8 octobre 2006

Dieu le veut !

C'est la volonté de Dieu ! Que d'actions et d'événements, à tort ou à raison, on lui attribue. Et que de réactions pouvons-nous susciter en l' affirmant. Il est vrai que lorqu'un tueur enlève la vie à de jeunes innocents, comme cela est arrivé dernièrement dans une école des Etats-Unis, il est difficile de soutenir: "Dieu le veut". On essaie quelquefois d'atténuer l'affirmation en disant: "Dieu le permet". Mais cela ne change pas grand-chose; une permission étant une acceptation de quelqu'un qui pourrait dire non. Alors, il le veut ou il ne le veut pas ?

Quand j'écoute les opinions des uns et des autres, j'entends plutôt dire, dans les milieux chrétiens: non, impossible ! Dieu est Amour, il ne peut pas vouloir le mal, ni même la souffrance ou la mort. Dans la bible, il ne manque pas de textes qui le soutiennent. Alors, on explique le mal en ayant recours au respect de la liberté humaine. Le Créateur a créé l'être humain libre, car l'amour ne peut en aucune façon s'imposer, mais seulement se proposer. Proposer l'amour signifie donc la possibilité de le refuser ou de ne pas agir dans son sens. D'où les conséquences: le mal et la souffrance.

Il y a aussi une spiritualité de l'acceptation inconditionnelle de la volonté divine. Dieu parle par l'événement, il intervient dans l'histoire. Accueillir l'événement, heureux ou malheureux, est donc un moyen de transformation intérieure puissant qu'il ne faut pas rater, au risque de passer à côté de "sa volonté". Nous trouvons peut-être cette soumission plus facilement dans la spiritualité orientale, non spécifiquement chrétienne, au point que, en occident on s'en scandalisera. Pourquoi ne réagissent-ils pas ? Pourquoi acceptent-ils si facilement ou si passivement l'événement douloureux ?

Combien de personnes, et de saints canonisés, ont vécu de cette spiritualité ! Ils y ont trouvé la paix intérieure et la force d'avancer malgré tout. On ne peut pas nier la noblesse de cette attitude, même si raison et foi ne semblaient pas toujours s'accorder.

Ces sujets sont et seront toujours difficiles, car nous ne sommes plus ici au niveau de la logique humaine. Le mal et la souffrance sous toutes ses formes sont là. Avant de les expliquer il faut partir de leur réalité. Comme disent les bouddhistes, quand quelqu'un est blessé par une flèche lancée par l'ennemi, on ne commence pas à disserter savamment sur les causes et les origines de la flèche, mais on cherche à l'enlever pour ne plus souffrir, sans rien chercher d'autre à comprendre.

"Se soumettre à la volonté de Dieu" est une expression qui, aujourd'hui, n'a pas bonne presse; car que signifie "volonté de Dieu" ? S'il n'y avait aucun doute à ce sujet, l'expression ne ferait pas problème, mais elle passe difficilement car elle n'est pas claire. De plus "soumission" fait passif. Il ne faut pas laisser faire, mais il faut agir, dit-on.

Peut-être pourrait-on voir les choses autrement et dire, selon une expression orientale : "Faire un avec ce qui est". Ou encore: "Dire oui à ce qui est". Ce qui est, ne peut pas ne pas être, puisque le fait est là, devant nos yeux. Il ne s'agit pas de l'approuver, mais tout simplement de le vivre le mieux possible, quelque soit sa valeur morale. On pourra plus facilement voir cette attitude conforme à la "volonté de Dieu", et voir aussi sa valeur transformante.

Deux choses à tenir ensemble, à ne pas lâcher:
1. Dieu est Amour. Il ne peut vouloir ni le mal, ni la souffrance. Et pourtant le mal et la souffrance sont là, dans ce monde des hommes qui n'est pas celui voulu par Dieu.
2. Le monde de Dieu, c'est celui que l'évangile appelle le "Royaume". Dans le "Royaume de Dieu", c'est l'amour qui règne. Le mal (péché) n'y a pas la moindre place. Mais en ce monde d'ici-bas où bien et mal s'affrontent, la souffrance est encore compatible avec le Royaume, et elle devient moyen de transformation. Le Christ lui-même a vécu cet affrontement pour vaincre le mal ou plutôt, pour parler comme St Jean, pour "vaincre le Prince de ce monde", encore actif tant que dure le temps auquel nous sommes assujettis. Mais la victoire est chose faite, elle est déjà potentiellement acquise.

La vie de foi laisse largement la place au Mystère. Il faut choisir entre le Mystère et l'absurde. Comme beaucoup, j'ai choisi le Mystère. La Lumière est au-delà de l'absurde.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La volonté ou le désir de Dieu, c'est «vouloir que l'autre «soit»..et l'autre ce peut-être soi-même, l'autre ou l'Autre.

(Bouton 2, (15), www.spiritualitedunouveauregard.net).

8:06 PM  

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