samedi 19 août 2006

Espérance et messianisme.

Ça tombe bien ! Moi qui parlait, hier, (dans 'Un autre jour que l'on devine') de "l'espace où mûrit notre attente", voici que je me butte, ce matin, sur un texte de Pauwels, qui fulmine contre les attentes, l'espérance du monde. Il dit cela contre le messianisme en général, mais sans exclure le judeo-chrétien:
"Je suis étranger au messianisme judéo-chrétien. Mais ce qui me hérissa surtout, c'est d'entendre un confrère célébrer... ce grand mouvement toc: espérer un monde tout sucre et des hommes avec des ailes"

Il rejette donc le messianisme en tant que rêve d'une société et d'une humanité parfaites. Il n'a peut-être pas tort, mais je trouve qu'il y va un peu fort lorsqu'il affirme:
"Le monde antique doit sa gloire, sa sagesse, sa lumière à ce qu'il fut sans attente. Il mourut, après tant de siècles admirables, d'une peste nommée espèrance...".

Il n'aime pas les attentes:
"Les salles d'attente ne sont jamais des séjours agréables. Si j'éprouve ce monde comme lieu d'attente, je m'y sens flottant, sans unité, sans contact... Quelle horreur ! Passer toute sa vie ici !... Si je pense que ce monde n'est que l'attente d'un autre, qui suis-je ?.. un exilé de l'avenir... On m'a salement coincé, en vue de la terre promise...".

Peut-être pourrais-je me réconcilier avec lui, en pensant qu'il parle seulement des messianismes terrestres. Moi non plus, je ne les aime pas plus que ça !
"Hegel, Auguste Comte, Marx, dit-il, ont appliqué le messianisme à l'histoire... Le messianisme historique est promoteur de charniers, parce qu'il est la justification du tyran moderne... Si le monde n'est que le sale brouillon de la cité parfaite, je peux effectivement le traiter en brouillon: gommer, raturer... Staline travailla le peuple russe comme brouillon de la société sans classe. Hitler travailla les races comme brouillon de l'Aryen sublime".

Rien de bien beau en tout ça ! Il a raison de les condamner: des messianismes qui sont des idéologies. Mais ce n'est pas une raison pour rejeter le messianisme judéo-chrétien, c'est-à-dire le biblique; même si il a été mal compris, par certains juifs, et par d'autres. L'attente du Messie est à un tout autre niveau.

D'ailleurs, il se rattrape un peu plus loin:
" Que le passé soit mystérieux, et la fin possible, les religions le disaient. Mais leur monde meilleur n'était pas ici-bas. Leur messianisme était céleste".

C'est bien ça aussi que voulait dire le petit poème que j'ai cité dans mon texte d'hier: La cime qui émerge, le jour indicible, l'aube éternelle, le jour qui s'avance... notre espérance !

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Le Royaume de Dieu, il est déjà là «ici et maintenant» pour ceux qui l'espèrent et le cherchent vraiment,

bouton 29,(1), www.spiritualitedunouveauregard.net

10:51 AM  

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