jeudi 3 juillet 2008

La perle

Nous avons tous, plus ou moins consciemment, une échelle de valeurs. . Nous plaçons en haut ce qui nous paraît le plus important: le trésor, la perle intouchable. Puis en bas, ce que nous serions facilement prêts à laisser tomber. La plupart du temps ce que nous placons au sommet seront les valeurs familiales, les enfants; puis la profession, réussir dans son travail, bien gagner sa vie par un travail qu'on aime; ensuite sa maison, ses amis, etc. Rien de cela ne s'oppose aux valeurs de l'évangile.

Avec le temps et l'âge, il arrive que nous ayons à revoir nos valeurs. Non pas qu'on renie nos premiers choix, ceux qu'on avait placés en haut de l'échelle, mais notre regard sur eux se précise. Ce que nous aimons, la famille, les enfants, la profession, et tout les biens matériels de ce monde, ne sont pas isolés. Ils sont en relation avec un bien supérieur, plus universel, dont ils dépendent, et qui est leur source, leur origine. L'évangile l'appelle: "le Royaume des Cieux". C'est lui le vrai "trésor caché dans un champ" ou "la perle de grand prix" (1)

L'évangile nous laisse entendre que nous n'avons pas à chercher le Royaume à l'extérieur de nous, mais qu'il est mystérieusement caché en nous; caché dans cette partie intime de notre être qui est comme une ouverture sur l'infini. Ou encore une relation avec notre créateur; relation que la foi aide à entretenir et à vivre dans l'amour.

La vie nous a appris qu'elle n'est pas toujours facile. À travers nos épreuves que nous avons à traverser, nous avons besoin de savoir que nous marchons, non vers la mort définitive et le néant, mais vers le bonheur d'une vie éternelle. Car c'est pour cela que nous sommes faits. La vie n'est pas absurde, elle a un sens.

Dieu et son Royaume, c'est-à-dire le trésor, la perle, nous sont proposés dans l'évangile, comme ce qui nous donne accès au vrai bonheur. Un bonheur qui ne déçoit pas, qui dure. Et ce bonheur, nous disent les sages, est d'un autre ordre que celui auquel nous rêvons ordinairement.

Les saints nous font comprendre que "Notre coeur espère au-delà de nos attentes". Les lois d'amour et de gratuité qui régissent le Royaume de Dieu, ne sont pas les mêmes que celles de notre monde. Au risque même de nous apparaître injustes. Rappelons-nous la parabole des ouvriers de la dernière heure (2); et celle de l'enfant prodigue (3).

Le Royaume de Dieu, voilà donc le trésor que nous avons à placer au sommet de notre échelle de valeurs. Il est déjà là, en nous. Mais comme le dit un chant, ce trésor nous le portons "dans des vases d'argile". Il faut le protéger. Le protéger de ce qui pourrait nous le faire perdre.

Saint Paul nous rassure. Il dit ceci: "Tout sert au bien de ceux qui aiment Dieu". C'est-à-dire que tout, même les épreuves les plus incompréhensibles, et qu'on ne choisit pas, peuvent nous affermir et nous conduire vers la joie du Royaume. (4)

Et encore, au sujet des épreuves: "J'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent, et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous" (5)

(1) Évangile de Matthieu 13, 44-45
(2) Évangile de Matthieu 20, 1-16
(3) Évangile de Luc 16, 11-31
(4) Romains 8, 28
(4) Épitre aux Romains 8, 18

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Pas facile de passer de l'avoir à l'être.

2:51 PM  
Blogger michel said...

Pour Omega 3.

Eh, oui ! Pas facile. Pourtant l'avoir se paye, et l'être est gratuit. Mais on aime "mériter" ce qu'on possède. La perle ne s'achète pas avec de l'argent, sauf dans la parabole !

Content de vous revoir !

5:17 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ce trésor caché, cette perle, c'est davantage renoncement que désappropriation..dépossession de soi-même..mort au personnage afin de libérer la personne.

12:31 PM  

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