mercredi 6 mai 2009

Une bouteille à la mer

"Il faut déposer ce que nous avons à diffuser sur Internet comme si nous jetions une bouteille à la mer" (1)

C'est ce que je fais. Sans vouloir convertir personne, je lance mes messages sur les flots. Mais, en espérant quand même intéresser quelqu'un ! En effet, je ne peux que me réjouir d'avoir peut-être été un instrument pour transmettre une pensée que j'estime bonne. Dieu me garde des mauvaises ! De toute façon, celui ou celle qui les reçoit les passe à son crible. Une vérité ne peut s'imposer que de l'intérieur. Les lavages de cerveau, n'ont jamais apporté de convictions profondes.

Il m'arrive aussi de repêcher les bouteilles des autres quand, à la dérive sur le web, elles échouent sur mon écran. Ma souris a bon odorat ! Et elle connaît mes goûts pour faire déjà un premier tri. Quelquefois, j'y puise quelque chose. Ne serait-ce que par réaction à ce que je ne peux ingurgiter tel quel.

C'est assez mystérieux de jeter ainsi à la mer un message sans adresse. Il ne sera peut-être jamais lu. Qu'importe ! J'aurai au moins exprimé ce que j'avais à dire; il peut bien finir dans le ventre d'un poisson ... C'est peut-être mieux ainsi. Je ne veux surtout pas empoisonner quelqu'un !

Il y a une sorte de foi à vouloir lancer, comme ça, gratuitement, un message. Foi aussi à l'accepter pour le ruminer. C'est un peu ce qu'on fait aussi en ouvrant furtivement un livre, pour en lire la première phrase, en haut à gauche, comme nous étant adressée. Il ne faut pas trop abuser de ce genre de choses. Ce n'est pas sans danger de vouloir soumettre notre conduite à une phrase toute préparée, livrée toute cuite, sans faire l'effort du choix réfléchi. Ce qui n'exclut pas l'accueil de ce qui nous est envoyé, au gré des vagues.

En lançant ainsi mes missives sur la mer du web, j'ai préféré ne pas avoir de compteur de lecteurs. C'est possible, mais ce genre d'appareils peuvent nous illusionner. D'ailleurs, j'y vois là une espèce de curiosité qui atténue le mystère du destinataire inconnu. Alors que, pour d'autres, c'est un élément plutôt motivant. C'est ça Internet: semer à tout vent, ce qu'on pense être une vérité. Même faussée, elle fait réfléchir celui qui veut bien la recevoir.

Je ne peux que remercier Internet de nous donner l'occasion de démocratiser l'expression de chacun : ce foisonnement d'opinions, de convictions personnelles, plus ou moins fondées, non censurées, émises librement. Ce qui peut se faire aussi en écrivant un livre, mais c'est plus compliqué : Oser, trouver un éditeur, payer des frais puis, si on n'a pas la palme d'un best-seller, notre oeuvre finit par croupir sur une étagère empoussiérée. Triste fin ! À moins qu'elle ne soit reprise quelques siècles plus tard. Ce qui est déjà arrivé.

Tous ces brins de recherches individuelles, mises ensemble, nous acheminent vers une espérance: celle de mieux "croire" à la vérité. Je ne dis pas "connaître" mais bien "croire". Car il n'y a pas beaucoup de connaissances rationnelles au niveau du sens de la vie, de son but et de son origine. Tout ça se ramène un peu à la même chose: d'où je viens, où je vais ? D'ailleurs, des champions de la recherche scientifique l'ont déjà affirmé : "La science ne pourra jamais élucider le Mystère de l'origine" (2). Bravo ! C'est déjà une grande vérité de savoir que, dans ce domaine, on ne peut que croire. C'est le message qu'aujourd'hui j'aimerais placer dans ma bouteille lancée à la mer : notre origine ne peut être que divine !

Nos lettres peuvent être signées ou non. Il nous est même donné le loisir de l'anonymat, ou d'utiliser un pseudonyme. J'ai choisi de me nommer, afin que le destinataire inconnu ait une petite idée de l'expéditeur et puisse, de temps en temps, m'envoyer un "feed back" plus personnalisé.

Tout ceci me rappelle un peu ce que sont nos pensées priantes orientées vers les habitants du "Ciel". Elles sont émises par une antenne subtile, inscrite en nous, plus simple que nos grosses tours émettrices, sophistiquées et coûteuses qui s'élèvent un peu partout. Une sorte d'espérance me dit que ces pensées arrivent à destination. Espérance énergisante qui développe le sens du Mystère, de la relation intuitive avec le monde d'en haut. Sentiment d'être entendu, reçu, même sans accusé de réception, comme pour la bouteille à la mer.

Un jour, je pense, il ne restera plus que ce genre d'antenne simplifiée, parce que spirituelle. Elle est déjà là, installée virtuellement en nous. Mais nous en connaissons encore bien mal le mode d'emploi, sauf chez ceux qui en font un usage fréquent, les orants. Il y en a beaucoup plus qu'on ne le pense. Mais l'intuition n'est pas encore reine dans notre monde rationnel, si peu adapté aux réalités du Royaume vers lequel on s'achemine. Là, le discours et la logique n'auront plus cours. En attendant, il faut bien y avoir recours. Ce sont des outils encore fort utiles.

(1) François Cloutnay (article ND du Cap, Mai 09)

(2) R. Jastrow (Nasa) et, sur ce blogue :"L'oeuf et la poule" au 29 mai 2006