mercredi 15 avril 2009

Savoir ou croire

Connaître par l'exercice de l'intelligence, et connaître par la croyance. Voici deux niveaux de connaissance à ne pas confondre. Chacun doit être estimé, mais à sa place. Le "savoir", connaissance rationnelle, est souvent la seule considérée comme sérieuse. Que ferions-nous, sur cette terre, si nous ne savions rien avec certitude, sans la connaissance scientifique ?

Mais il n'y a pas que ce type de connaissance. Le "croire" a aussi son importance irremplaçable, même au seul plan humain. De grands savants ont déjà affirmé avoir cru à leurs intuitions sans être encore capables de les fonder rationnellement. Et cela les a conduits à chercher, à trouver et à prouver. Ce genre de foi, bien qu'un peu mystérieux, aboutit à une preuve. Il devient donc un savoir, et est accueilli favorablement.

Mais devant les grandes questions essentielles, concernant le sens de la vie, ou ce qui nous attend après la mort, il en va autrement. La raison se sent dépassée, incapable de donner sa réponse avec certitude. Tout au plus, elle peut formuler des hypothèses. Et pourtant, ces questions ne sont pas banales; elles ne peuvent pas être éludées, refoulées aux oubliettes. Un jour ou l'autre, elles réapparaissent. Comment y répondons-nous ?

Je ne veux pas essayer d'énumérer les différentes attitudes possibles devant ce questionnement. Nous sommes tous capables, au moins pour nous-mêmes, de voir comment nous y répondons. En avoir conscience me semble important. Nous savons bien qu'il n'y a pas, à strictement parler, de preuves concernant ces questions essentielles. Que l'on affirme que Dieu existe, ou qu'il n'existe pas, de toute façon, il s'agit d'une croyance. Pas de certitude mathématique ici. Ce qui laisse la place au doute. Sans le doute, la foi (la croyance) ne serait plus la foi, mais une certitude rationnelle. Je pense, qu'en matière religieuse, c'est une erreur de considérer le doute comme une faute, comme cela a déjà été dit.

Je suppose que ceux qui se disent athées, ressentent aussi leur doute dans leur négation de Dieu. Du moins si l'on se réfère aux publicités athées qu'on a vu, ces temps-ci, sur les autobus de Montréal: "Dieu n'existe probablement pas, alors profitez de la vie ...". Le "probablement" est honnête et significatif. Le doute est dans les deux sens, autant pour le croyant que pour l'athée. Mais, pour le croyant, le doute ne conduit pas à une négation, mais est une épreuve à surmonter avec les moyens que donne la foi.

On avancera quelquefois que la crainte de la mort et du néant, nous pousse à inventer une survie personnelle et éternelle en Dieu, afin de se libérer de la peur et de l'angoisse. Il est vrai que la foi, même éprouvante, éclaire et apaise. Mais la foi authentique n'est jamais perçue comme une invention, un "truc" pour s'autosuggestionner. Le croyant a conscience qu'il s'ouvre à une lumière d'en haut qui ne vient pas de lui. Il la reçoit comme un don, en s'aidant, entre autres, de la révélation des grandes traditions. Ainsi, même dans l'épreuve, la foi va se fortifier.

Consulter: http://prolib.net/pierre_bailleux/theologie/202.011.doute.gounelle.htm

2 Comments:

Anonymous Omega3 said...

Bravo !

7:06 PM  
Blogger michel said...

Pour Omaga 3

Merci !

8:50 PM  

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