dimanche 1 mars 2009

Écrit dans le coeur

Les textes sacrés de nos grandes traditions spirituelles, avant d'être écrits sur le papier, sont déjà inscrits dans le coeur de tout être humain. Les sages le disent. Je sens que c'est profondément vrai et digne d'attention. Les croyants peuvent en tirer une première conclusion : Dieu nous demande d'être d'abord à l'écoute de ce qui est déjà là, inscrit dans le coeur.

Mais pourquoi donc est-ce si difficile de l'entendre ? D'entendre ce qui nous est pourtant plus intime que n'importe quel écrit extérieur. Pourquoi n'y a-t-il pas un accord unanime au sujet de cette parole intérieure ? J'essaie de comprendre la pensée des mystiques qui disent que le coeur est comme un miroir. Il reflète plus ou moins la lumière selon sa pureté. Cela veut-il dire que si mon coeur n'est pas "pur", il ne peut refléter la lumière qui l'habite ? Je ne penserais pas qu'il soit obscur au point de ne rien refléter. Même terni, un miroir peut refléter un brin de lumière. Ainsi en est-il, sans doute, du coeur imparfait. Reflet suffisant pour déjà orienter la vie.

Quelqu'un disait : "Ce n'est pas l'existence de Dieu que l'incroyant conteste, mais son propre coeur qu'il refuse d'écouter". Affirmation qui, dite ainsi, demanderait quelques nuances. Je ne me lancerai pas dans cette tâche difficile. Et sans doute inutile ! Est-il possible de refuser d'écouter son coeur ? Il est vrai qu'on voit des décisions incompréhensibles qu'il serait difficile d'expliquer venant d'un coeur éclairé. Je laisserai la question sans réponse.

Autre inquiétude au sujet de ce que dicte le coeur : et si j'étais dans l'illusion ! C'est un risque. Mais assez peu dangereux quand il m'oriente dans le sens de ce que les textes sacrés me disent. Car, dans le fond, c'est pour cela qu'ils existent : me donner l'orientation convenable, quand je ne sais pas lire l'intérieur. Comme le fait la boussole quand je perds le nord ! Nous ne devrions pas avoir besoin de ces écrits extérieurs si le coeur était un parfait miroir. Des théologiens ne seraient peut-être pas d'accord. Comme bien des éditeurs de tant de bibles ! Mais qu'ils ne s'inquiètent pas, nous n'en sommes encore pas rendus là.