samedi 9 janvier 2010

Ouvrons-nous à ce qui nous dépasse

Dans ce qui nous dépasse, c'est-à-dire dans ce que nous ne comprenons pas, il y a une chose qui fonde notre acceptation du Mystère: c'est qu'il est normal de ne pas comprendre. Nous avons seulement à y adhérer. Ce n'est pas une abdication ou une paresse de l'intelligence. Mais l'intelligence saisit là qu'elle ne peut aller plus loin. Elle ne peut qu'y adhérer ou le refuser. C'est le beau risque de la foi !

Que de belles choses nous sont dites ainsi que nous avons seulement à recevoir. « Même si ton père ou ta mère t'abandonnaient, moi, je ne t'abandonnerai pas !» dit un psaume. Et cela s'expérimente tout au long des épreuves de cette vie. Saint Paul nous révèle que « les souffrances du temps présent sont sans proportions avec ce que nous sommes appelés à vivre éternellement ». Il y a vraiment un changement radical entre cette vie et celle à laquelle nous sommes appelés à vivre éternellement.

Dieu s'est incarné en prenant notre nature humaine blessée jusque dans ses racines. Pourquoi ? Pour nous communiquer sa nature divine et ainsi nous guérir. Grand Mystère de l'incarnation ! « En se faisant homme, il nous divinise » Quel saut il nous fait faire ! Et Jésus, comme pour marquer cette différence de niveau dira, au sujet de Jean-Baptiste qu'il était le plus grand parmi les enfants des homme; puis, il ajoute: mais le plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui. Dépassement inouï !

Voilà ce qui nous est réservé par un Dieu Père, tellement aimant que nous avons peine à croire à cet amour gratuit. Nous avons simplement à le recevoir avec gratitude. Sa joie est de nous recevoir parmi les siens. En causant avec un voisin un peu incrédule devant cette gratuité, il dit à mon épouse: « Après tout nous ne sommes pas des brigands ». Elle lui réplique avec raison: « Et même si nous étions des brigands ...cela ne changerait rien à cet amour infini du père qui ne veut que nous compter parmi les siens éternellement » C'est ainsi que Jésus sur la croix dit au bon larron repentant: «Aujourd'hui même tu seras avec moi dans le paradis !».

Ne refusons pas cette gratuité. S'il y a un point dans l'évangile bien évident, c'est bien celui-là. (Cf. la parabole de l'enfant prodigue, la brebis perdue, etc.) Ne projetons pas sur Dieu nos façons humaines de comprendre les choses spirituelles du Royaume. Ce serait encore un misérable commerce incompatible avec la gratuité divine. Recevoir cette gratuité, voilà ce qui nous transforme, nous rend meilleur. Dieu n'attend que cela de nous.

Au sujet de ma santé ébranlée, je suis toujours dans cet état d'attente confiante, ignorant la raison de cet ébranlement. Ça fait partie de ce qui me dépasse. Mais je ne négligerai pas ce que la science médicale met à ma disposition pour guérir.