mercredi 5 juillet 2006

La mort est-elle inscrite dans notre nature ?

Je disais précédemment: "tout ce qui naît, meurt; tout ce qui commence, finit". Nous avons une date de naissance, nous aurons une date de notre fin. Donc, première réponse: Oui, la mort est inscrite dans notre nature. Cela semble bien incontestable.

Et pourtant, chose assez bizarre, est-ce que nous l' acceptons facilement ? En ce qui me concerne, non ! Par contre, mon vieux cousin et ami, à qui j'avais fait connaître ma foi à ce sujet (à sa demande), me répond: " Je ne crois pas qu'après la mort il y ait autre chose; c'est bien fini pour toujours...! " Je trouve bon qu'il me dise courageusement sa pensée au moment où son espèrance de vie n'est plus très longue. Il a 92 ans ! Malgré cela, il a des sentiments un peu contradictoires, comme le désir de revoir les défunts qu'il a connus et aimés.

Je continue maintenant le livre de la Sagesse cité dans le message précédent: "La puissance de la mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle. Dieu a crée l'homme pour une existence impérissable, il a fait de lui une image de ce qu'il est en lui-même" Sag. 1.
De toute évidence, il ne s'agit pas de la même mort... car enfin, comment la nier ? Il y en aurait donc une autre, différente de cette mort physique par laquelle nous passons tous ? Une autre mort qui serait la perte d'une vie éternelle possible ?

On dira: "Ce que l'homme ne conçoit pas, il ne peut s'empêcher, sous des formes trompeuses, de le rêver". On retrouve, dans la pensée antique, l'univers religieux, mais peu d'espérance en ce qui concerne l'au-delà.

La foi chrétienne a des affirmations claires: Le Christ est Dieu fait homme, et "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu" (Saint Athanase). "Dieu est devenu mortel avec nous, pour que, avec lui, nous soyons immortels" (Saint Augustin). Cette idée se retrouve très souvent depuis le début du christianisme. Le Christ nous a frayé la voie de l'éternité. Il le fait en nous divinisant, en rendant notre nature humaine immortelle.

Certains disent: "Ce qui nous est proposé là par la foi est trop beau pour être recevable", et encore: "Pareille description de l'homme semble en effet trop haute pour nous. Il arrive même qu'elle nous soit importune". On se contenterait donc plus facilement d'un bonheur plus humble, plus à notre portée.

Et pourtant les théologiens nous disent: "L'homme passe (c'est-à-dire dépasse) l'homme, et nous demeurons enfermés dans le cercle borné de nos désirs humains". Henri de Lubac ajoutera: "Nous ne savons pas ou nous ne voulons point découvrir ce vide capable de s'agrandir à mesure qu'y est versée la Plénitude". Bien dit !

Voilà, au niveau de la foi, des éléments de réponses. Il y en a bien d'autres, mais d'abord faut-il bien digérer ceux-là...

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La mort est-elle inscrite dans notre nature ?

Attention, il ne faut pas confondre la nature humaine et l'espèce humaine.
La nature humaine est immortelle, éternelle car à la ressemblance de Dieu. La nature humaine c'est celle que la Vierge Marie a donnée au Verbe créateur à l'Origine, et indirectement à tous les hommes lorsqu'ils ont été créés. C'est celle du corps spirituel de la personne. Elle est «de création» tout comme la Vierge Marie, donc éternelle. La mort est inscrite dans l'espèce humaine, mais pas dans la nature humaine.

1:00 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home