vendredi 20 octobre 2006

Le don et le Donneur.

Je vais parler de choses étranges, remonter jusqu'au début des temps. Spéculations inutiles ? Pas pour moi ! Car ces considérations m'aident à faire mes choix et rendent mon âme paisible.

Le don ? Il s'agit ici du don de la vie, de ma petite vie, humaine et quotidienne. Je l'ai ni achetée, ni fabriquée moi-même. Je l'ai reçue. Et le Donneur ? Qui est-ce ? Certains diront: nos géniteurs, nos parents. Réponse trop facile ! (1)
Remontons plutôt au-delà des causes secondes, jusqu'à la cause première, pour trouver le véritable Donneur. La réponse ne semble pas évidente à tout le monde. Je ne comprends pas bien pourquoi ? Je n'ai sans doute pas l'esprit assez scientifique. Mais il serait intéressant de fouiller davantage pour mieux comprendre les raisons qui font refuser à quelqu'un la Source première, métaphysique.

Le Donneur est innommable, au-delà de nos catégories humaines. Il est situé dans un monde intemporel, pas étranger au nôtre, mais tellement différent du nôtre. Car, c'est un monde de totale et parfaite gratuité, régi par des lois différentes. Il est au-delà de nos relations de causes à effets. S'il est innommable , comment lui donner un nom ? Faisons-le quand même et nommons-le: Dieu. Puisque, depuis longtemps, c'est ainsi qu'on l'appelle.

Dieu, le Donneur, est l'Être et la Vie. C'est sa nature. L'Être et la Vie sont dans le Donneur, d'une façon dite "nécessaire", c'est-dire-qu'il ne peut pas ne pas être. Ce n'est pas mon cas ! Mon statut, à moi qui ais reçu la vie, est dit "contingent". Je pourrais bien ne pas être.

Comment le bénéficiaire du don de la vie, (mon petit moi qui décide) peut-il s'élever au-dessus du Donneur ? Dès le début de la création c'est arrivé à celui qu'on a appelé Adam et à sa compagne Ève. Et ça continue aujourd'hui. Nous touchons là un problème grave, qui n'est pas nouveau. C'est que le Donneur ne m'a pas consulté pour me donner la vie; il ne m'a pas demandé la permission. À qui se serait-il adressé, alors que je n'étais pas encore ? Mais maintenant que j'ai reçu le cadeau de la vie, je pourrais bien ne pas le vouloir !

Il y a des gens qui, dans une grande épreuve, comme Job dans la bible, maudissent le jour de leur naissance; et ils en font le reproche à leur Créateur. C'est bien compréhensible ! Job, lui, s'en repentira: "J'ai parlé sans intelligence... " Job 42, 3. D'autres, ne croyant pas au monde spirituel d'en-haut, feront leur reproche directement à leurs géniteurs, leurs parents.

Mais voilà, le Donneur est Amour, tout comme il est la Vie. Le don reçu, sans ma permission, il faudra bien, d'une façon ou d'une autre, que je l'accepte ou le refuse, puisque l'amour ne s'impose pas, mais se propose. Je dois donc avoir une possibilité de jugement pour faire un choix, dire oui ou non. Sorte d'épreuve à subir, car ce choix a des implications. Le don de la vie sera donc accompagné d'un ingrédient nécessaire: la liberté. Avec, aussi, ce que je pourrais appeler un "mode d'emploi"de la liberté. Façon de m'aider à bien m'en servir.

La genèse est le premier livre de la bible. Il nous raconte, naivement et poètiquement, la création. On peut y reconnaître le "mode d'emploi" dans les recommandations du Dieu créateur. En effet, il dira à Adam, notre ancêtre: " Tu pourras manger de tout arbre du jardin, mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connassance de ce qui est bon ou mauvais, du jour où tu en mangeras, tu devras mourir" Genèse 2, 16-17. Ce qui sous-entend: "tu es libre de faire ce que tu veux, tu en as le pouvoir".

Quelque soit le sens qu'on puisse donner à "l'arbre de la connaissance du bien et du mal", il reste qu'il est suggéré une restriction à la liberté. "Tu peux manger tout... sauf..." Nous connaissons la suite. Le choix, qui ne pouvait être fait avant le don de la vie, est fait après. Et il est mal fait. Il mange le fruit défendu. Aurions-nous fait un meilleur choix ? Pas sûr !

Nous avons tous de nombreux choix à faire. Le décalogue dans l'ancienne alliance (les 10 commandements), ou les paroles du Christ, dans l'évangile, sont aussi comme des "modes d'emploi"de notre liberté, parce qu'ils nous disent comment l'exercer dans le bon sens. Faire consciemment autrement, n'est-ce pas une façon de s'élever au-dessus de Donneur ? Nous savons ce que ça donne: Le monde de Dieu n'est plus reconnaissable, il devient le monde des hommes, ce monde temporel et matériel où nous ne sommes plus du tout comme il le voulait: "à sa ressemblance". Nous gardons cependant la programmation "à son image". Elle doit se réaliser.

Quand Jésus nous dit: "Qui veut sauver sa vie, la perdra..." Peut-être pourrions-nous traduire: "Qui veut vivre selon ses caprices, sa volonté propre (en faisant fi d'une volonté supérieure à la sienne) perdra sa vie !

(1) Cf. "L'oeuf et la poule" au 29 mai 06; et "Le grand-père de l'homme" au 25 juin 06



1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La vie, le vivant vient d'en haut.

(Bouton 21, (3), www.spiritualitedunouveauregard.net).

7:56 PM  

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