samedi 11 novembre 2006

11 Novembre

L'éditorial de notre journal, aujourd'hui, nous rappelle le film "Joyeux Noel", sorti l'an dernier. Je ne l'ai pas vu, mais l'histoire émouvante qu'il raconte, je la connais bien pour l'avoir entendue raconter plusieurs fois, dans ma jeunesse, par des anciens combattants de la guerre 14-18.

Dans les tranchées, au front, les armées ennemies se font face. C'est la nuit de Noel. Un soldat allemand entonne un cantique de Paix. Les belligérants français répondent au chant. Un choeur improvisé se forme, et une trêve illégale s'organise spontanément, au mépris des lois de la guerre. Ce ne sont plus des ennemis. Ils fraternisent ensemble pendant quelques heures. Puis les cantiques font place au chant cruel des fusils et des canons.

Histoire bouleversante d'humanité et d'absurdité. Quel mélange de beauté et de laideur ! Que pouvait-il bien se passer dans le coeur de ces hommes ennemis et pourtant profondément amis ? Ils ne demandent qu'à s'aimer ! Alors, ou est la logique ?

J'ai l'impression que ces sentiments ambivalents se retrouvent souvent pendant les guerres. On les retrouve aussi dans nos villes et nos familles, avec les divorces, les disputes, etc. Quelquefois, l'amour réussit à survivre et à se fortifier. Plus souvent peut-être, on voit l'amour qui fait place à la haine qu'on n'a pas su surmonter. Sera-t-elle définitive ? Ainsi est la nature humaine, ambivalente, impuissante devant ses propres contradictions. "Je ne fais pas le bien que je veux, nous dit Saint Paul, et je fais le mal que je ne veux pas" Qui va nous aider ? Les psychologues ? Partiellement peut-être, pour aider à voir clair. Mais ordinairement ce n'est pas suffisant. Je parlais précédemment de l'âme profonde qui, comme un miroir pivotant, avait la possibilité de se tourner vers le monde d'en-haut...

"Je lève les yeux vers les montagnes:
d'où le secours me viendra-t-il ?
Le secours me viendra du Seigneur
qui a fait le ciel et la terre." Psaume 120 (121)

Encore une fois, je ne peux m'empêcher de citer, en ce 11 novembre, celui qui a été un combattant pendant la première guerre mondiale (et contre les Français. Mais qu'importe !). Il s'agit de K.G. Durckheim: "L'homme reçoit la lumière du sens quand il ne comprend plus rien avec sa tête...Perdu dans le non-sens, et déchiré par des situations absurdes, ou le ridicule de son existence, s'il est capable d'accepter l'inacceptable, alors il peut faire l'expérience d'une autre vie... et jaillit la Lumière". Cf. sur ce blogue, le message du 1 août 06: Au-delà de l'absurde)

2 Comments:

Anonymous Anonyme said...

«Hommes à l'âme partagée, sentez votre misère», comme disait Saint-Jacques dans son Épitre en 4,9.

6:24 PM  
Anonymous Anonyme said...

«Hommes à l'âme partagée» entre le coeur et l'esprit.

(Bouton 16, (5), www.spiritualitedunouveauregard.net).

6:27 PM  

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