jeudi 15 mars 2007

Ce qui doit arriver arrive ?

Autre objection: "Je ne crois pas à l'influence de la prière. Prier ou ne pas prier, ce qui doit arriver arrive... "

Oui, ce qui doit arriver arrive ! Mais faut-il le comprendre dans un sens fataliste ? C'était écrit... donc inévitable ! Nous sommes là dans un domaine incontrôlable, et insondable (1). Mais, à mon avis, si cette pensée doit nous convaincre de l'inutilité de la prière, il faut en revoir notre conception.

On peut dire:
1 - Si quelqu'un affirme ne pas croire en Dieu, il ne croira pas non plus à l'influence de la prière. Ou il la ramènera à de l'autosuggestion.
2 - Si quelqu'un doute de l'existence de Dieu, ou est agnostique (Dieu existe peut-être, mais on ne peut pas le savoir, ni le connaître) une prière conditionnelle peut toujours être formulée: "Si tu existes, réponds-moi ... ". C'est déjà un signe d'ouverture.
3 - Si quelqu'un croit en un Dieu indifférent à tout ce qu'on peut lui dire, ce n'est évidemment pas une disposition très favorable à la prière.

Je pense que ce qu'on exprime consciemment au sujet de la prière, ne correspond pas toujours à la réalité profonde, plus ou moins consciente, cachée en nous. On a vu des gens avoir eu recours à la prière dans des situations de catastrophe ou de grande épreuve, et qui ne priaient jamais avant. Qu'on soit motivé par la peur ou non, cela montre qu'on ne peut pas affirmer ce qui est latent en nous. Ce n'est pas clair. Ça peut aussi se manifester par une certaine inquiétude, par un désir d'en savoir plus.

Le dévouement de beaucoup de personnes à des causes humanitaires, ou pour le bien des autres, leur réaction face au mal et à la souffrance, me semble déjà être une forme de prière en action, même si ces choses ne sont pas faites explicitement pour Dieu. (2)

On conçoit souvent la prière comme étant seulement une demande. Mais la pratique de la prière fréquente peut vite devenir comme une respiration, un besoin de relation constante et intime avec Dieu. Ce sujet mérite d'être repris avec ceux (réels ou virtuels) qui savent que la prière n'est pas illusoire. Je peux, bien sûr, me faire des illusions au sujet de la prière, de sa nature et de son exaucement. Mais, vaut-il mieux prier avec des illusions, ou ne pas prier du tout ? Toute démarche sincère peut, avec le temps, nous sortir de l'illusion. Il faut bien, au départ, accepter la possibilité d'être dans l'erreur et d'en sortir, si l'on veut aller "vers la vérité" !

(1) Cf. "Temps et éternité", 2 mars 07
(2) Cf. Évangile de Matthieu 25, 34-40

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

«Notre Père qui êtes aux Cieux..
Délivre-nous du mal.»

12:11 PM  

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