vendredi 2 mars 2007

Temps et éternité

Abordons un sujet un peu philosophique: "Le temps et l'éternité". On m'a déjà dit qu'on aimait les messages de ce site, mais qu'on ne les comprenait pas facilement. J'aime être compris. Vais-je me racheter aujourd'hui ?

Je vais utiliser deux mots bien connus: le moment et l'instant. Dans notre langage ordinaire, ils sont pratiquement synonymes. Eh bien, en suivant l'exemple de spécialistes (1) en la question, nous allons leur donner des sens différents. le mot moment servira à parler du temps, tandis que celui d'instant s'appliquera à l'éternité. Prenons une bonne respiration et ... Commençons !

Notre aventure humaine, comme celle de nos ancêtres ou des générations futures, se déroule dans ce monde du temps et de l'espace. Chaque événement de notre vie est situé sur la ligne horizontale du temps. Notre vie est une suite de moments successifs, situés dans un lieu. Nous sommes ordinairement bien conscients de ces moments, et nous en gardons le souvenir.

Mais il y a une autre dimension que celle du temps et de l'espace, plus fondamentale, mais pas séparée. Elle est plus difficile à saisir parce qu'elle nous échappe, et nous n'en sommes ordinairement pas conscients. Il s'agit de l'éternité. Il ne faut pas la voir comme une succession de moments, mais comme un présent perpétuel où se retrouvent à la fois passé et avenir. Difficile à imaginer ! Ne cherchons donc pas à le faire.

On ne parle plus alors de moments qui, eux, se déplacent avec les heures, les mois, les années, mais plutôt de l'unique instant. Il traverse tous les moments de notre vie, comme une flèche lancée d'en-haut, de l'origine de notre vie. Voilà pourquoi, on dira que l'instant (qui s'applique à l'éternité) est sur la ligne verticale. Soyons fidèle à ne pas l'imaginer, mais nous pouvons quand même le vivre intensément dans le temps, par une sorte de foi à l'instant.

Il y a des gens qui consultent des voyants (plus souvent des voyantes !). Je ne me prononcerai pas ici sur la valeur de leurs messages concernant l'avenir, mais ce qui est intéressant, c'est qu'il ne semble pas y avoir de problème à admettre que certaines personnes puissent "voir" l'avenir. On appellera peut-être cela de la crédulité, plutôt que de la foi, mais peu importe. Ce que je veux souligner, c'est notre aptitude à accepter qu'un événement futur puisse mystérieusement être connu dans une tête humaine. Je lisais ces jours-ci, dans notre journal "Le Nouvelliste" qu'un savant définissait notre cerveau comme une "machine à croire" (habituellement, on en parle plutôt comme d'une "machine à raisonner" !). Servons-nous donc de cette aptitude à croire pour accepter l'idée de l'éternité comme un perpétuel présent.

Ordinairement, nous voyons la création du monde et de l'être humain, dans un commencement, au début du temps. Tandis que nous voyons l'entrée dans l'éternité (d'un point de vue chrétien), dans un achèvement, à la fin de l'histoire non encore réalisée. C'est vrai pour notre façon habituelle de penser mais, pour les philosophes-théologiens (au moins certains) ce n'est pas totalement exact. Les moments successifs de nos vies s'accomplissent aussi simultanément, dans l'unique instant intemporel. Bien sûr, cette façon de voir, nous pose une grave question: comment pouvons-nous dire que nous sommes libres, si nos actes futurs sont déjà connus et fixés ? Sujet important et intéressant pour mieux comprendre ce qu'est notre liberté. Cela fera peut-être l'objet d'une autre réflexion.

Ceux qu'on appelle, dans la bible, les prophètes, et qu'on dit inspirés, ont pu avoir durant leur inspiration, un regard furtif sur l'éternité. Ce qui leur a permis de dire, souvent d'une façon confuse et imagée, des événements concernant l'avenir sur la ligne horizontale.

Ai-je réussi à me faire comprendre plus facilement ? En tous cas, écrire cela et l'envoyer sur le web, m'aide dans ma propre réflexion. J'ose espérer que d'autres, peut-être, seront stimulés aussi dans la leur !

(1) J'emprunte ces distinctions à Frédéric Marlière, dans son ouvrage: "Qui t'a appris que tu étais nu ?" p. 93 et suivantes. (chez Anne Sigier)
Sur le moment et l'instant, l'auteur cite: Louis Lavelle, dans "Le moi et son destin" et "Du temps et de l'éternité".


1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

l'Instant..l'Éternel présent..de toujours à toujours..dans les éternités des éternités.

Le temps de Dieu qui englobe tous les temps

11:51 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home