mercredi 23 mai 2007

Croire

C'est bien normal, nous avons besoin de vérifier l'authenticité de certaines allégations. Dans les soi-disant vérités on veut savoir: est-ce vrai ou non ? On ne peut pas tout gober comme ça, ce serait de la crédulité. Il y a un certain bon sens commun qui fait qu'on accepte ou qu'on rejette certains faits qui nous sont présentés comme vrais. Bien que, sans un minimum de confiance entre les êtres humains, la vie ici-bas serait pratiquement impossible. Je crois le professeur de géographie qui m'enseigne ce qui se passe dans un pays que je n'ai jamais vu, etc. Bien sûr, si mon intérêt me pousse à le faire, je peux vérifier et m'assurer de l'authenticité de ce qu'on m'a dit ou enseigné. Ce qui habituellement n'est pas nécessaire, sauf dans les cas douteux ou qui nous paraissent dépasser les bornes des lois naturelles. Comme ce blogue traite plus spécialement de spiritualité, voyons dans ce domaine, quelques exemples.

Une mystique française, Marthe Robin (1902-1981), née à Chateauneuf-de-Galaure, dans la Drôme, n'a rien mangé pendant, dit-on, une cinquantaine d'années, jusqu'à son décès. Ce n'était pas un jeûne volontaire, mais une maladie avait atrophié son oesophage et il lui était impossible de manger quoique ce soit excepté une parcelle d'hostie consacrée . De plus, elle était stigmatisée: son corps avait été marqué mystérieusement par les plaies douloureuses des clous de la crucifixion du Christ. Elle fut accusée de supercherie. De nombreux médecins l'ont donc surveillée et ont étudié son cas (1). La supercherie étant éliminée, il ne restait plus qu'à reconnaître le fait comme un signe venant d'en-haut, ou bien affirmer: la science ne peut pas encore expliquer ce phénomène d'inédie totale, mais ... ça viendra !

Bien d'autres exemples semblables seraient à signaler. Entre autres, celui du Padre Pio (1887-1968), canonisé en 2002 (2). Ou encore celui de Mère Yvonne Aimée de Malestroit (1901-1951) décorée par le Général de Gaule, pour ses actes d'héroïsme pendant la dernière guerre mondiale (3). Ces exemples sont relativement récents; nous trouvons encore bien des contemporains qui ont connu ces personnes. Nous pourrions les interroger. Ce que de nombreux biographes et journalistes ont fait.

Mais remontons plus loin, à plus de 2000 ans, à une époque où le contrôle des événements est plus difficile: la vie du Christ, sa mort, sa résurrection et son ascension. Il y a des témoignages (les textes évangéliques) sur lesquels s'appuie la foi chrétienne. Mais il y a aussi d'autres facteurs : l'expérience des gens qui, s'appuyant sur cette foi, ont vu leur vie se transformer et ont accompli des oeuvres difficiles qui perdurent et nous indiquent qu'il y a, par en-dessous, quelque chose de surnaturel. Ces "preuves" ne sont pas absolues. C'est-à-dire que notre esprit rationnel trouve toujours moyen de les contourner. Selon nos dispositions intérieures, il faut faire un choix. C'est ainsi que, sans juger personne, il y a des croyants et des incroyants.

Les évangiles nous rapportent que le Christ crucifié est ressuscité et, après quarante jours passés sur terre, il est monté aux cieux. Nous venons de vivre ces jours-ci, la fête de l'Ascension.
Depuis cette ascension, il n'est plus visible aux yeux de ceux qui l'ont connu. Aujourd'hui, notre situation est la même: on ne voit plus le Ressuscité, on ne l'entend plus. Et la foi nous dit qu'il est encore présent mais d'une toute nouvelle façon. C'est ce qu'évoque le mystère de l'Ascension: une présence discrète dans la foi. Le Christ n'est pas absent, il est seulement soustrait à nos sens. Il y a bien des raisons à cela qu'une étude plus approfondie nous aide à comprendre. Et cette qualité de présence non sensible est de beaucoup supérieure à celle dont les sens nous assuraient. C'est nous, les croyants, qui assurons sa présence visible.

Croire ici, se fait sans preuves tangibles. Évidemment, sinon ce ne serait plus croire. Mais la vérité à laquelle on adhère, se vérifie par l'expérience de sa présence qui transforme, réjouit, pousse au contact par la prière, et produit ses effets. Ainsi, Marthe Robin, Padre Pio et Mère Yvonne Aimée de Malestroit ont su, avec des milliers d'autres, nous "prouver" la présence, dans la foi, de l'Invisible.

(1) Cf. de Jean-Jacques Antier: "Le voyage immobile".
(2) Cf. de Mortimer Carty: "Padre Pio, le stigmatisé"
(3) Cf. de Paul Labutte: "Yvonne Aimée telle que je l'ai connue"

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Croire..
Pour d'autres le signe sensible ou la Figure de la résurrection du Christ c'est le Suaire de Turin qui peut représenter également *le signe de Jonas* :

«Il n'y aura pas d'autres signes que *le signe de Jonas*», (Mathieu, 12, 39)(Mathieu, 16, 4) (Luc, 11, 29).

6:13 PM  

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