vendredi 27 avril 2007

L'énigme de l'être humain et notre origine (partie 1)

Ils sont encore nombreux ceux qui, comme moi, ont entendu parler du "péché originel" et qui, comme moi encore, ont eu de la difficulté à le comprendre. Avec l'aide de certains théologiens (1) je vais essayer ici de pénétrer davantage cette notion. Le fait de l'écrire m'aide d'ailleurs à progresser et à fixer les idées qui apparaissent. Quand je dis "les idées qui apparaissent", c'est que, en effet, au fur et à mesure qu'on s'élève avec d'autres, comme en cordée, on voit un point de vue plus panoramique, on distingue des choses nouvelles. Elles "apparaissent" alors qu'on ne les soupçonnait même pas. En même temps, cette démarche peut aussi aider d'autres personnes à approfondir ce sujet. D'autant plus que, quiconque le désire, peut communiquer sa pensée, soit en écrivant un commentaire à la fin de ce texte, ou encore, en envoyant un courrier électronique (milichamp@sympatico.ca)

Je suppose qu'un lecteur éventuel de cette réflexion, a déjà une certaine connaissance de l'Écriture sainte, et du christianisme en général, sinon il pourrait avoir de la difficulté à tout saisir. (Mais, il n'est jamais trop tard, pour acquérir les prérequis !). Je monte donc un premier échelon avec l'aide de notre théologien, qui est aussi, je n'en ai aucun doute, un homme de Dieu.
"L'histoire d'Adam qui nous est racontée est aussi notre histoire à nous: le péché d'Adam est notre péché ... Le récit nous dit qu'Adam a été créé dans un état de sainteté et de justice. Faut-il le concevoir comme un homme d'une intelligence et d'une liberté parfaites, une espèce de surhomme par rapport aux hommes que nous connaissons ? Cela ne correspond pas du tout à la description que la science actuelle nous donne des premiers hommes émergeant lentement de l'animalité. Il n'est pas du tout nécessaire d'imaginer, au début de l'humanité (c'est-à-dire il y a deux ou trois millions d'années) un surhomme; et je pense pour ma part, qu'il est préférable d'éviter cette imagination".

Voilà qui nous libère des fausses questions qu'on peut se poser et qui nous embourbent inutilement. Laissons la science se mêler de ces choses là, c'est son travail. Montons un autre échelon, en essayant de voir où la bible veut nous conduire, c'est-à-dire à quelle fin le Créateur a ordonné sa créature:
"La perfection du premier homme, c'est qu'il n'est pas comme les autres êtres de la nature, animaux ou végétaux, mais qu'il est appelé par Dieu, dès l'origine, à une fin proprement divine ... à partager éternellement la vie même de Dieu ... il a à devenir ce qu'il doit être. Autrement dit, la perfection de l'homme est la perfection d'une vocation et non pas d'une situation ... Il est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu". (Gn. 1, 26)

Nous avons à devenir ce que nous devons être. en collaborant à notre devenir. Contrairement à la fleur, ou au chat qui, eux, de par leur naissance sont orientés immanquablement vers ce qu'ils doivent être. Si je plante un rosier, et que je lui donne les conditions normales de croissance (eau, air, fumier, lumière, etc.) il ne peut pas rater son être de rosier. Il réalise inévitablement sa vocation. Même chose pour l'animal. Mais pas pour l'homme. Ainsi:
"Dieu donne à l'homme la capacité de devenir parfait, car il veut que l'homme soit parfait à son image ... Dieu a crée l'homme capable de se créer lui-même. C'est pourquoi je n'aime pas l'expression: Dieu à créé l'homme libre, car il y a deux erreurs: on met la création au passé et l'on a le sentiment que la liberté est un cadeau, une sorte de tout-fait, alors que la liberté est essentiellement le contraire d'une chose toute faite. La liberté n'est liberté que si on la crée soi-même".

La perfection d'Adam, tout comme la nôtre, n'est donc que le début d'une histoire de perfection". Le terme, point d'arrivée, va très loin. Ce n'est rien de moins que "devenir Dieu". Incroyable, si ce n'était ce que la révélation nous affirme dans les textes sacrés. L'homme est donc un être divinisable. Aucune science humaine n'a osé dire cela. Il s'agit bien d'une vocation. Mais voilà :
"L'homme ne peut pas se diviniser tout seul, il faut qu'il accueille le don de Dieu, car c'est Dieu qui divinise. Ce n'est pas l'homme par lui-même qui va franchir l'abîme infini qu'il y a entre Dieu et lui, parce que son origine est terrestre, ses racines sont cosmiques. Il est "terreux". Peu importe la façon dont vous concevez cette origine terrestre, que ce soit, comme dit la Genèse, en étant tiré directement de la terre, ou que ce soit, comme on l'admet couramment aujourd'hui, par l'intermédiaire de nombreuses échelles animales".

Tout ceci me donne envie de rappeler (car je crois l'avoir déjà dit) que l'être humain est beaucoup plus, infiniment plus, qu'un corps et un psychisme. Il est appelé à être divinisé. Comme le disait K.G. Durchkeim (2): "La vie humaine n'est rien d'autre que de devenir le témoin du divin (de la transcendance) dans l'existence"

Nous continuerons de monter les échelons avec François Varillon. Et peut-être que, de plus haut, nous apercevrons d'autres belles choses sur notre être et sa destinée. A suivre !

(1) François Varillon. Voir spécialement "Joie de vivre, joie de croire" (Centurion)
(2) Cf. sur ce blogue, "Quel est le sens de la vie ?" au 27 mai 2006.






1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

On en arrive à la même conclusion ! :

Ce n'est rien de moins que de *devenir Dieu* que l'homme est invité à devenir s'il accueille l'Amour de Dieu.

Dieu a créé l'homme capable de se créer lui-même et de «naître de l'Esprit», de se mettre lui-même au Monde dans le Royaume !

1:47 PM  

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