vendredi 14 septembre 2007

La foi ! Une évidence ?

Parler de la foi avec des gens qui pensent l'avoir, ou avec d'autres qui pensent ne pas l'avoir, ou encore l'avoir perdue, est souvent assez difficile. Il y a tellement de façons de comprendre ce qu'elle est. Alors, parle-t-on de la même chose ? Il existe des définitions précises: c'est croire à ceci ou à cela; ou se comporter d'après tel code de conduite. Beaucoup n'arrivent pas à s'y retrouver et en concluent qu'ils n'ont pas la foi, ou n'en sont pas sûrs; ou encore qu'ils ne la veulent pas ! Si on est croyant, on peut trouver étrange qu'un tel bien puisse être rejeté. Qu'est-ce qui peut motiver ce refus ? On pense alors: oui, mais la foi est un don; on l'a, ou on ne l'a pas ! Cette réponse ne me satisfait pas.

Peut-être serait-il plus "clair" de rester ... dans le flou ? Et de donner une définition plus subjective, comme: la foi est une relation vivante avec Dieu, qui influence en mieux mon comportement ... Cette définition pourrait ainsi inclure ceux qui ne se retrouvent pas dans les autres façons de la définir, sans faire référence à telle "vérité à croire"; ou encore tels rites à observer, ou obligations morales. Car la foi n'est pas d'abord une morale. Mais elle implique, bien sûr, des exigences à ce niveau, surtout sur le plan relationnel.

L'évangile nous présente une femme malade depuis douze ans. "Elle avait souffert du fait de nombreux médecins, et avait dépensé tout son avoir sans aucun profit, mais allait plutôt de mal en pis". Mon Dieu, ce n'est pas nouveau ! Elle entend parler de la venue de Jésus, et se dit: "Si, à son passage, j'arrive à toucher la frange de son vêtement, alors je serai guérie ...". Elle se faufile au milieu de la foule, et réussit à toucher sa tunique. Jésus se retourne et dit: "Qui m'a touché ?" Drôle de question, car il était bousculé par la foule. Mais, parmi tous ceux qui le touchaient, il a senti quelqu'un qui le faisait d'une façon spéciale. "Ta foi t'a guérie !" dit-il à la femme (1). De quelle foi s'agit-il ici ? Dans ce cas, elle n'impliquait pas le doute, ni la possibilité d'un échec.

Cependant, peut-on dire que la foi, non plus vue dans un cas ponctuel comme celui-ci, mais comme une relation habituelle avec Dieu tout au long d'une vie, ne peut pas comporter de doute ? Non ! La foi laisse la place au doute. C'est bien ce qui ressort de la vie même des saints. Si elle était une évidence, ce ne serait plus la foi ! Il y a bien une certitude de la foi, mais ce n'est pas celle de l'évidence. C'est celle de la confiance. Comme celle de cette femme qui fut guérie. Dans les moments de doutes, d'hésitation dans les grandes décisions ou les moments difficiles, cette confiance va s'affermir. Faire confiance, malgré tout, à "l'Être et la Vie", et en expérimenter le bien fondé, ne peut que l'affermir.

Certains croyants s'étonnent que des saints puissent douter. Ce n'est pas une faute, mais une épreuve. La célèbre Mère Teresa parle de cette épreuve, dans ces lettres récemment publiées, dont certaines dans le magazine "Time", la semaine dernière. Elle était parfois assaillie par la nuit du doute. Malgré cela, elle a accompli sa mission. Cette nuit, qui éprouve l'intelligence en quête de lumière, c'est-à-dire de compréhension et de certitudes, est très éprouvante. Saint Jean de la Croix, maître spirituel reconnu, la décrit comme une purification de l'intelligence. Nous aussi, nous pouvons nous sentir concernés par cette épreuve du doute, même si nous n'osons pas nous comparer avec ces mystiques de haut vol !

Finalement, la définition simplifiée et subjective, que j'ai proposée ici, ne me paraît pas si mal que ça ! (2) Chacun pourrait ensuite l'étoffer davantage, selon ce qu'il a vécu.

(1) Cf. Marc 5, 25-34 (Guérison de l'hémorroisse)
(2) Si vous n'êtes pas d'accord, vous pouvez me dire pourquoi, à: milichamp@sympatico.ca

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

À mon avis, la Foi est un don de Dieu. C'est Dieu le Père qui nous donne la Foi. Et la Foi, c'est son Esprit. C'est Dieu le Père qui nous donne son Esprit, mais en passant par son Fils qui a le même Esprit.

Mais je crois qu'il faut la demander la Foi. Le Christ a dit en Luc 11,13 : «Combien plus le Père céleste donnera-t-Il son Esprit à ceux qui le demandent?»

On dit que l'Esprit agit par «consolations» et «désolations». Même le Christ sur la croix a vécu cette désolation à la fin, lorsqu'Il a dit : «Père, pourquoi m'abandonnes-tu?»

10:13 PM  

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