dimanche 2 décembre 2007

Union homme et femme

Ces deux créatures sont-elles faites pour aller ensemble ? Drôle de question ! De tout temps, hommes et femmes n'ont-ils pas cherché à s'unir pour fonder cette merveilleuse communauté qu'est la famille ?

L'union la plus traditionnelle s'appelle le mariage. Et pourtant, de nombreux couples, surtout au Québec, choisissent aujourd'hui de vivre ensemble, hors mariage. L'expérience se retrouve aussi ailleurs. Essayons de comprendre ce que, pour eux, cela signifie.

Le mariage passe souvent par des festivités qui, avec tout ce qu'elles impliquent (les noces) coûtent très cher. Pour les adeptes de la simplicité volontaire, de plus en plus nombreux, cela peut paraître presque indécent, et pourrait être bien simplifié. Voilà un pas dans la bonne direction. Mais ce n'est qu'un aspect extérieur; ce n'est pas l'essentiel.

Ces couples, qu'on a appelés "conjoints de fait", pensent qu'il n'est pas nécessaire d'être mariés pour être heureux. Alors, il décident de s'engager l'un envers l'autre sans mariage légal. A une époque où les unions semblent fragiles, on veut aussi (au cas où ...) éviter de se mettre dans des situations qui seraient légalement compliquées à défaire. Ce sera à travers leurs enfants et leurs responsabilités communes qu'ils vont concrétiser leur engagement l'un envers l'autre. Quelquefois, les enfants précédent l'engagement.

Les jeunes couples, ou moins jeunes, sont assez observateurs, pour se rendre compte que ce n'est pas un papier ou un contrat, même devant Dieu, qui peut sauver une union quand l'amour n'est plus là. Le mariage, civil ou religieux, n'est pas le moyen magique pour consolider une union. Il offre cependant une certaine protection en imposant des règles claires. Mais ces règles, comme l'expérience le prouve, ne sont évidemment pas suffisantes pour empêcher la rupture.

J'écoutais, il y a quelques jours sur Télé-Québec, une interview du poète et chanteur québécois Gilles Vigneault. Il disait que les enfants d'autrefois étaient sûrs de leurs parents et des liens qui les unissaient. Ils savaient que leur père et leur mère resteraient toujours ensemble. Ce n'est évidemment plus le cas; et lui-même a vécu un divorce qu'il ne pouvait pas prévoir, ni ses enfants.

Souvent les nouveaux couples qui se reforment ont déjà vécu une séparation après un mariage en règle; ou l'un des deux. Ce qui n'est pas sans laisser de blessures. Donc, si une nouvelle union s'envisage, elle se fera avec un plus grand désir d'indépendance. Surtout chez la femme qui ne veut pas se retrouver sans rien en cas d'échec. On va donc s'arranger devant notaire, pour que les choses soient claires, avec un testament. Ce qui ne manque pas de sagesse.

Mais quelle est donc, au départ, la meilleure garantie d'une union solide ? Si toutefois, il peut y avoir une garantie. À mon avis, c'est l'engagement d'amour mutuel. C'est d'abord ça le mariage, avant tout. Et non le contrat extérieur, qu'il soit civil ou religieux. Que valent les seules promesses devant témoins ? Elles ne sont qu'une reconnaissance officielle d'un engagement qui est aussi un acte social. La société étant constitué de l'ensemble de ces cellules familiales. Conception qui a pu être contestée, mais pas vraiment remplacée. Et je ne pense pas qu'elle le soit un jour.

L'amour mutuel normalement évolue. Ce qui ne veut pas dire, comme on le croit trop souvent, qu'il va diminuer ou disparaître sous l'effet de la routine. Ordinairement au bout d'un certain temps (on dit 3 ou 4 ans ) il se transforme en mieux, pour fonctionner sur un autre mode, moins sentimental, mais plus solide que la passion des débuts. Tout le monde sait cela, mais encore faut-il l'expérimenter et le surmonter. D'ailleurs, les mariages qu'on appelle de raison, commencent souvent à ce niveau et n'en sont que plus solides. (Je ne parle pas des arrangements pour les fortunes).

Voyons l'aspect spirituel. Pour des croyants, quelle sera la place de Dieu dans le couple ? Question pertinente, surtout si on s'est déjà marié à l'église et qu'une rupture s'en est suivie. Ce qui est important, ce n'est pas Dieu, mais la relation qu'on entretient avec lui. Mais alors qu'en est-il des couples qui, sans avoir impliqué Dieu dans leur engagement mutuel, réussissent à former une union solide et à vivre heureux ? Dieu est-il pour eux un luxe inutile ?

Cette situation, heureusement assez fréquente, n'est pas sans me rappeler ce passage de l'évangile: "Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir, de te voir ... etc.". La réponse: "Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères ... c'est à moi que vous l'avez fait" (1). On pourrait bien faire l'analogie: "Dans la mesure où vous avez travaillé dans mon sens, selon votre conscience où j'étais là présent, c'est avec moi que vous l'avez fait". Je suis personnellement convaincu que Dieu est présent dans un couple, quand il y a le souci que s'affermisse l'amour, qu'il se transforme, pour finalement devenir un lien solide et fructueux.

Nous pouvons aussi nous demander: Dieu peut-il approuver, ou favoriser une séparation ? Ne trouve-t-on pas dans l'évangile: "Ne séparez pas ce que Dieu a uni" ? La vraie question, me semble-t-il, serait plutôt: Dieu a-t-il vraiment uni ? L'essentiel du mariage est là d'abord, même sans le contrat extérieur.

Pour des raisons diverses des couples optent pour le mariage à l'église, et ne voudraient pas s'en passer. Que faire si la vie en commun s'avère vraiment impossible ? Pourquoi empêcherait-on une nouvelle union ? Pourquoi s'évertuer à trouver des causes de nullité du mariage précédent, afin de rendre acceptable un nouveau mariage ? Pourquoi ne pas les accueillir comme les autres dans la communauté ecclésiale, avec les mêmes droits à la communion ? Ces cas douloureux doivent s'accompagner de sentiments de respect, si possible d'amitié, pour le conjoint précédent.

Je trouve beau de voir ceux et celles qui cherchent à s'adapter à la lumière qu'ils découvrent progressivement, et qui cherchent à mieux faire au fur et à mesure des événements qu'ils ont à assumer. Avancer pas à pas, "vers la vérité" ! C'est le titre de ce blogue. Peut-on faire mieux ?

(1) Matthieu 25, 37

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

*Dieu a-t-il vraiment uni ?*

Voilà la question qu'il faudrait se poser !

(Réf. : bouton 11, www.spiritualitedunouveauregard.net).

8:34 PM  

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