mercredi 2 janvier 2008

Acts of God ?

"Nous prêtons à Dieu un comportement analogue à nos conduites humaines" dit un auteur. Quand nous voulons parler de Dieu nous l'enfermons dans nos mots compréhensibles, et il se trouve qu'ainsi c'est plutôt nos façons de voir que nous projetons sur lui. Le silence ne serait-il pas préférable ? Il doit bien y avoir une manière de l'approcher, mais avant il faut peut-être essayer de dire tout ce qu'on peut en dire. Un théologien célèbre, Karl Rahner, disait à peu près ceci : "On ne peut se taire sur Dieu, qu'après en avoir parlé..." Ainsi on est conduit à une connaissance silencieuse plus fructueuse. Je ne me tairai donc pas tout de suite !

J'ai lu qu'aux États-Unis les compagnies d'assurances refusent d'indemniser les pertes dues aux "Acts of God" (actes de Dieu), c'est-à-dire les catastrophes naturelles. J'ai trouvé cette dénomination un peu amusante, parce qu'elle reflète une compréhension simplifiée de l'origine des séismes. Dieu est directement accusé d'être l'auteur des caprices dévastateurs de la nature, et des souffrances qui s'ensuivent.

L' accusation se retrouve un peu partout. Ce qui revient à dire: si j'étais Dieu, je ne ferais pas comme ça ! Évidemment, je supprimerais les catastrophes naturelles et tout le mal sur la terre: les maladies, l'injustice, les crimes, etc. Autrement dit, je serais bien meilleur que lui, qui pourtant nous est présenté dans l'Écriture sainte comme étant l'Amour. Le "Tout-Puissant" est-il alors impuissant ? Il y a bien des chances que je ne comprenne pas cette toute puissance. Cette incompréhension me sera probablement pardonnée car, avouons-le, ce n'est pas chose simple !
Si je me pose la question: pourquoi agit-il ainsi ? J'entre alors en discutions stériles avec celui que j'appelle Dieu, comme si je devais le convaincre de son erreur et le faire changer d'idée. C'est le pot qui argumente avec le potier ! (Cf. le dernier texte du 27 décembre).

S'il m'est difficile de pénétrer la pensée divine, je peux voir cependant que, dans le Christ, Dieu s'est manifesté dans la "faiblesse" et non dans la toute puissance telle que nous la comprenons. Dieu a pris notre nature humaine pour, avec nous, la relever et la guérir; et ainsi vaincre la souffrance et la mort à travers le temps et l'espace. Guérir aussi tout le cosmos qui attend sa libération. Pour ce faire, il est passé à travers tout ce que nous avons à traverser. Quant à nous, nous avons à lutter de notre mieux contre toutes les formes du mal, mais pas n'importe comment ! Pas avec la guerre préventive ou la violence. Pour mieux comprendre, peut-être faut-il simplement nous glisser dans le Mystère. Devant la transcendance du Potier, le pot d'argile atteint ses limites.

Dieu ne veut pas la souffrance, ni le mal. On le voit dans l'Écriture. Tout comme il ne veut pas la mort, ni ce monde tel qu'il est. Le monde est "dans les souffrances de l'enfantement" et dans l'attente de sa transformation. La confiance va suppléer à la compréhension. N'est-ce pas mieux que la révolte ou le désespoir ?

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Ce n'est pas Dieu qui a créé le monde tel qu'on le perçoit actuellement avec nos sens.

Pénétrer la pensée divine ! Belle expression. Je persiste à croire que nous le pouvons.

5:10 PM  

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