jeudi 10 janvier 2008

Du périssable à l'éternel !

Hier, en entrant dans mon garage, je me suis senti entouré de toutes sortes d'objets inutiles. La plupart étaient déposés là, en attendant, sur un sol de ciment craquelé, sale et humide, couvert de glace ou de neige noircie, tombée des roues de ma voiture. Je ne trouvais pas cela très beau.

Me vint alors à l'esprit que je ne devais pas me laisser impressionner par cette relative laideur. Autour de moi, il y a de la beauté. Ma mémoire en garde fidèlement le souvenir: paysages, couchers de soleil, rivières, fleurs, oiseaux, etc. Dans ce garage, si peu propice à la méditation, j'aperçus nos deux kayaks appuyés au mur. Ils évoquent tant de plaisirs et font remonter de ma mémoire, par leur seule présence, leur glissement silencieux sur nos lacs, si nombreux au Québec, dans un décor paradisiaque, spécialement dans le Parc de la Mauricie proche de Trois-Rivières: le lac Wapizagonque, le lac du fou, et bien d'autres, parcourus avec ces simples coques flottantes.

(http://www.pc.gc.ca/pn-np/qc/mauricie/)

Je ressentis cependant que toutes ces créatures, aussi belles soient-elles, passent. Comme "passent les roses", et moi avec elles, et nous tous ! Mais cela ne devrait pas être triste: c'est le moyen de rejoindre ce qui ne passe pas ! Au-delà du temps et de notre espace, il y a l'éternel, le "lieu" (comment dire autrement ?) où la Beauté demeure sans fin. Toutes les beautés évoquées en ce monde, n'en sont qu'une minuscule participation.

Là, dans ce monde d'en-haut, sont aussi des créatures supérieures, de nature différente de la mienne. Des créatures spirituelles. Souvent, on les appelle "Anges" ! Pourquoi pas ? Puisque moi je suis homme, pourquoi n'y aurait-il pas aussi ces purs esprits ? Le contraire pourrait bien se dire, mais je préfère cette alternative. Tout comme les végétaux et les animaux ignorent totalement ce que je sais, moi aussi je me sens ignorant de ce que ces créatures célestes savent . Mais, d'une certaine manière, la communication n'est pas totalement impossible. Et je sais un peu, parce qu'ils savent ! Comme le bébé sait, parce que sa mère sait.

Dans ce monde des objets et des êtres vivants, je constate que, du périssable à l'éternel, il y a une hiérarchie. Elle est fondée sur la qualité de l'être, et non sur des grades ou des pouvoirs attribués par les hommes, comme dans une hiérarchie militaire ou cléricale où, quand on enlève à quelqu'un son uniforme ou sa soutane, il se retrouve au pied de l'échelle, nu comme tout le monde !

Je sens aussi dans cet univers, des êtres qui me ressemblent, mais qui, ayant terminé leur séjour sur la terre sont déjà, peut-être, passés dans un Éden : mon père, ma mère, et tant d'autres ...des milliards ! Je ne peux penser qu'ils soient ailleurs. Où seraient-ils ? C'est là qu'ils m'attendent, en sachant, quelle que soit la durée, que ce ne sera pas long. Moi aussi, j'attends, sûr que cette attente aura une fin. Rien de plus sûr !

Alors attention ! Je ne dois pas trop me laisser impressionner par la laideur de mon garage. Ni par celle des choses, des attitudes, des actions ou des intentions. Tout cela, comme les émotions (1) et tout le reste, passe !

(1) Cf. sur ce blogue: "Que faire avec nos émotions ?", au 11 février 2007

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

*C'est le moyen de rejoindre ce qui ne passe pas.*

C'est vrai que c'est triste de quitter les beaux moments que l'on a connus pour toutes sortes de raison. Les oublier ? peut-on réellement oublier de beaux souvenirs ?

Je pense que c'est également le moyen de rejoindre ce qui ne disparaîtra jamais. Je pense que c'est une époque nécessaire de la vie où l'on cherche à atteindre des sommets..à se dépasser.

Mais peut-être faut-il chercher à atteindre des sommets encore plus élevés ?

5:30 PM  

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