vendredi 4 avril 2008

Paroles et violence

Avez-vous remarqué aux nouvelles, et partout dans les médias, comment on nous rapporte les résultats d'élections, de sondages, de victoires sportives, etc. ? C'est presque toujours en termes de combat: "Il a subi une défaite cuisante ... mordu la poussière ... remporté une victoire écrasante ... battu à plate couture..." et autres expressions humiliantes pour le perdant. Ce qui l'incite à ruminer une vengeance de même nature. Si l'extérieur exprime l'intérieur, de telles paroles reflètent l'idée qu'on se fait de la collaboration politique et de la compétition sportive. Le sport n'est plus de l'émulation, mais de l'acharnement pour vaincre à tout prix.

Serait-ce qu'on s'ennuie sans guerre, sans victoires ou défaites, sans victimes, sans coups de poing sur la patinoire ? Là, au moins, nous avons le sentiment de vivre. Il y a de l'action ! On considère que la nature humaine doit se défouler d'une façon ou d'une autre. On le fait sur dos de l'adversaire. Pourquoi pas sur un "punching ball" ? On tourne facilement à la dérision le désir d'éradiquer la violence. Après une bagarre entre joueurs de hockey, le journal annonce des punitions sévères. Réactions: "On ne va quand même pas envoyer tous nos garçons à l'épilation, et les inscrire à la nage synchronisée ... Il faudrait éliminer la testostérone ...". Ce qui pourrait expliquer le peu d'efficacité des efforts pour éliminer la violence à la TV, et ailleurs.

Il peut y avoir de saintes colères, mais la violence est enracinée dans notre nature dite "déchue". L'évangile nous dicte comment entretenir un coeur pacifiste. Gandhi aussi; il s'en est inspiré. Le Dalai-Lama, chef spirituel du monde bouddhiste tibétain, dans ce regrettable conflit Chine-Tibet, reproche à ses moines courageux, d'être trop violents envers leurs agresseurs. On peut s'engager en faveur de la non-violence, sans nécessairement aller sur les barricades. Tout en signant des pétitions s'il le faut, n'est-ce pas aussi un bon engagement que de commencer par d'humbles actions persévérantes: pas de violence dans mes gestes, mes paroles, et mes pensées. Ça paraît peu, mais la goutte d'eau dans la mer, versée patiemment, quotidiennement, à long terme n'est pas une si mauvaise solution.

(1) "Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu" Matthieu 5, 9

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

- Vous dites : «Il faut toujours qu'il y ait un gagnant et un perdant».
- C'est la Loi du plus fort qui règne dans notre monde. On ne peut l'éviter complètement. Ça fait partie de la non-gratuité du monde des hommes.

- Vous dites : «*La nature humaine* doit se défouler d'une façon ou d'une autre».
- Je dirais plutôt *l'espèce humaine* et non la nature humaine. Il est important de découvrir qui est vraiment la personne humaine et sa nature humaine maintenant que l'on connaît très bien le personnage et de quelle espèce il est fait.
La Loi de l'Amour, elle, est tout à l'opposée de la Loi du plus fort. C'est «vouloir que l'autre «soit».

11:06 AM  
Blogger michel said...

En réponse à Omega 3.

Même si "la loi du plus fort règne dans notre monde de non-gratuité", nous pouvons quand même travailler à l'éroder. La "personne" prend alors le dessus sur le personnage.

De toute façon, même si "l'espèce humaine" reste "déchue", sa guérison en ce monde n'est pas une condition nécessaire au salut. Il y aurait bien peu de "sauvés"!

Merci de vos commentaires !

4:10 PM  
Anonymous Anonyme said...

Oui. Il faut que la personne humaine en arrive à prendre le dessus sur le personnage.

7:30 PM  

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