samedi 23 août 2008

Échec ou réussite ?

"Nous avons le choix de faire de notre passé un échec irréparable, ou bien une réussite de première grandeur ... Transfigurer nos actes manqués en pur espace d'innocence et de beauté". Que signifient ces paroles, prises au vol dans une méditation d'Y. Girard, sur les ondes de radio Ville-Marie ? J'essaie de les comprendre.

Y a-t-il vraiment un choix entre échec ou réussite ? Qui choisirait l'échec ? L'hésitation ne se situe sans doute pas à ce niveau. Si nous considérons notre passé, nous voyons l'influence de nos parents, de notre éducation dans un milieu non choisi, nos "choix" imposés, ou impulsifs, irréfléchis, souvent avec la meilleure intention du monde. Tant de choses qui justifieraient peut-être des échecs, des ratées, des actes à reprendre si nous avions à les refaire. Mais voilà, toutes ces cogitations ne semblent pas très réalistes. Nous avons, heureusement, rien à refaire, mais plutôt à aller de l'avant avec notre passé et notre propre réalité. Nous sommes ce que nous sommes, et nous n'avons pas à le reprocher à d'autres, ni à notre milieu. Ce qui a pu nous influencer peut nous aider à comprendre mais, à partir de là, c'est à nous de faire pour le mieux. Et de le faire avec confiance, sans culpabilité ou sentiment de victime.

J'ai à "transfigurer mes actes manqués" J'ai à en faire une "réussite de première grandeur". J'ai à bannir un échec irréparable. Comment ? Par "la santé de mon coeur". C'est mon coeur sain, ou assaini, qui doit transformer mon entourage et le monde. Peu importe les apparences d'échec ou de réussite.

"Désormais, c'est moins par notre agir que nous pouvons aider le monde à respirer que par la santé de notre coeur ... Notre mal se situe dans la mise en veilleuse de cette puissance de résurrection que nous avons en partage". Interprétons ces expressions (qui peut-être ne parlent pas à tout le monde de la même manière !) comme nous le pouvons et le sentons. Le monde extérieur et notre coeur intérieur, voilà deux éléments étroitement liés et en symbiose. Leur union permet une coopération efficace, et ils deviennent redoutables.

"Lorsqu'une personne à transformé son intérieur, elle transforme aussi les événements extérieurs. Ces deux éléments étant les pôles d'une même et unique réalité". Cela me rappelle l'anecdote orientale du "faiseur de pluie", déjà citée quelque part, je crois, dans les débuts de ce blogue. Elle est rapportée comme historique par K.G. Yung. Mais peu importe, elle illustre assez bien ce qui vient d'être dit. Je la cite de mémoire. Un homme, un sage chinois, avait la réputation de faire pleuvoir en temps de sécheresse. On le convoque et, après s'être retiré dans la solitude pendant quelques jours, la pluie en effet tombe. On lui demande: Comment avez-vous fait ? Réponse: J'ai mis de l'ordre dans mon intérieur (Je traduis: j'ai mis mon coeur en bonne santé !) Et il a plu ! Voilà, à chacun de l'essayer !

Regardons les personnes qui agissent en faveur de la paix: Le Dalai Lama, Gandhi, Charles de Foucault, Martin Luther King, Mère Térésa, etc. Souvent ces personnes le payent de leur vie, mais est-ce par la violence de leur part qu'elles ont gagné leur bataille ? Non ! C'est par "la santé de leur coeur", par leur intérieur transfiguré, par "la puissance de résurrection qui les habitait". Si nos dirigeants pouvaient s'en inspirer ! Quant à nous, qu'est-ce qui nous en empêche ?