dimanche 7 septembre 2008

Une mutation de l'humanité ?

De nos jours, "la foi et les valeurs spirituelles qui sont recherchées font davantage appel à la conscience personnelle, à la liberté, à l'individualité, à tout ce qui naît de l'intérieur, plutôt que ce qui vient de l'extérieur, à coup d'autorité". (1)

Par cette citation, je ne veux pas prôner la désobéissance à l'autorité, ni la discréditer, mais plutôt souligner l'importance de la mutation que nous sommes en train de vivre depuis quelques décades. Pour qui sait observer, malgré les embûches, elle se voit partout. Nous vivons à une époque où, pour survivre pacifiquement, nous avons à concilier les croyances contradictoires qui s'affrontent dans les différents pays. Le spirituel est-il en train de balayer le religieux ? (religieux pris dans son sens négatif et conflictuel ).

En 1948, la déclaration universelle des droits de l'homme, faisait ressortir l'unité de la famille humaine et de sa dignité. Ce qui ne paraissait pas si évident à en juger d'après nos discordes et nos mépris mutuels sur la planète.

À l'une des premières réunions des amitiés judéo-chrétiennes, André Chouraqui déclare: "La coïncidence à laquelle nous aspirons se situe sur le plan humain ... il s'agit avant tout d'abattre les barrières qui nous séparent: nous voulons sortir de nos ghettos, ouvrir nos fenêtres et contribuer à préparer le temps où les hommes se connaîtront et s'aimeront les uns les autres. Ce n'est pas un temps à venir, c'est maintenant ou jamais que nous réaliseront l'amitié humaine. " (2) Et il dit combien les barrières à abattre ont un ancrage profond dans les mentalités. Il travaillera à élargir l'amitié judéo-chrétienne à l'Islam et à l'humanité entière.

C'est maintenant que nous sommes dans cette voie, bien que semée d'embûches. Une religieuse écrivait à André Chouraqui: " Une belle aurore se lève ... pourtant l'unité ne viendra probablement pas de cet échange d'idées ... il y a un mystère d'unité qui se situe bien au-delà de nos pauvres pensées. L'essentiel n'est-il pas de rejoindre ensemble et par le coeur, plus que par la tête, le Dieu unique, à qui il importe peu que nous soyons ceci ou cela, pourvu que l'on adore en esprit et en vérité."

Et Chouraqui de conclure: "Il ne s'agit pas d'inventer une nouvelle religion, mais de s'ouvrir aux grands souffles de l'Esprit également présent dans la Bible hébraïque, le Nouveau Testament et le Coran. Il s'agit d'une conversion profonde des esprits à la Transcendance ... L'école a sa part de responsabilité dans l'enfermement des esprits. L'ère est close ou un homme pouvait, sans risque, s'enfermer dans son ghetto natal. Les religions comparées doivent être systématiquement enseignées dans les écoles laïques. D'autre part, les écoles religieuses devront veiller à ce que l'enseignement de la spiritualité dont elles relèvent ne soit pas dispensé comme si c'était la seule religion au monde. Les dix commandements appartiennent à l'humanité entière."

Le passage difficile, en cette rentrée scolaire dans les écoles québécoises, de l'enseignement confessionnel à un enseignement des grandes Traditions spirituelles de l'humanité, pourra favoriser l'ouverture souhaitée. Ce qui ne supprime en rien l'approfondissement personnel de sa propre foi. Il reste que, chez les parents, on sent une inquiétude. Une grande confiance à un mouvement universel qui nous dépasse, ne doit-il pas les aider à entrer dans la mutation ?

(1) Roland Leclerc, dans un article du 6 février 2000
(2) André Chouraqui dans "Les dix commandements aujourd'hui"

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

*Il s'agit d'une conversion profonde des esprits à la Transcendance*

Par cette phrase, je ne peux que m'interroger sur l'orientation que prendra le nouveau cours d'éthique et d'histoire des religions dans les écoles et cela autant pour les enseignants que pour les étudiants.
Peut-être bien que ça apprendra à l'étudiant à bien penser non seulement de façon rationnelle, mais aussi de façon métaphysique !

5:00 PM  

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