samedi 13 décembre 2008

Clins d'oeil d'en haut ?

Certains faits extraordinaires, défiant les lois naturelles, forcent la réflexion et nous interpellent. Ils sont quelquefois niés, ridiculisés ou ramenés à une dimension purement humaine: illusion, hystérie, supercherie, etc.

Cependant les faits sont là. Qu'il s'agisse de guérisons subites, de cadavres sans corruption, de lévitations, stigmates, apparitions, etc. Rien de plus rationnel de ne pas les écarter à priori, mais de les considérer sans parti pris. Et s'ils étaient des petits clins d'oeil d'en haut ? Des signes un peu provocants qui nous élèvent vers la transcendance, l'absolu ? Beaucoup ont retrouvé en ces signes, même vécus par d'autres, un nouvel élan. Il est vrai que la foi ne repose pas sur les miracles. Mais la foi les rend possibles. Cependant, foi n'est pas crédulité; il est donc normal d'avoir une attitude critique. L'église elle-même a toujours été prudente à ce sujet. Trop, selon certains !

Remarquons que tous ces phénomènes extraordinaires se retrouvent aussi en dehors de l'église chrétienne, même en dehors d'un cadre religieux. Et c'est significatif. Mais souvent, ils sont liés à une certaine perfection de vie, à une souffrance acceptée ou transcendée. En ce qui concerne les guérisons dites miraculeuses, elles peuvent aussi être liées à la foi, sinon du bénéficiaire, de celle de l'entourage.

Au pied des Pyrénées, à Lourdes, des milliers de guérisons ont été constatées, analysées, critiquées, par toutes sortes de médecins et spécialistes, croyants ou non croyants. Seulement 66 auraient été retenues comme étant vraiment miraculeuses. C'est vraiment peu. Et, comme on peut le voir dans le lien ci-dessous, au cours des années, après trois exhumations (1909- 1919-1925) on a pu constater que le corps de Bernadette Soubirou (la voyante de Lourdes) s'est conservé intact, sans corruption.

http://pagesperso-orange.fr/revue.shakti/plourdes.htm

Cette incorruptibilité est-elle un signe de sainteté, ou un phénomène naturel ? Il est possible que la sainteté puisse développer des potentialités inexplicables. Mais peu importe toutes ces hypothèses. Ce que je retiens ici c'est l'aspect "clin d'oeil d'en haut". Pour cela, il n'est pas nécessaire que ces clins d'oeil prennent la forme du miracle. C'est le cas pour les milliers de guérisons non officiellement reconnues à Lourdes, ou même passées inaperçues. Elles ont cependant transformé physiquement et spirituellement tant de malades et souvent aussi leurs accompagnateurs.

Il est regrettable de toujours vouloir éclairer le haut (monde du divin) par le bas (la seule raison). C'est ce que Freud, fondateur de la psychanalyse à fait (et bien d'autres). C. G. Jung heureusement, s'est séparé de Freud. Dans ses écrits, Jung parle, relativement à notre sujet, de "synchronisité", c'est-à-dire de coïncidence d'événements qui ne présentent pas de rapport de causalité entre eux, mais dont l'association prend un sens pour la personne qui les perçoit. Perception donc toute subjective et qui échappe au seul regard scientifique.

Je viens justement de vivre un fait apparemment très banal, mais pas insignifiant. Il me semble bien être une synchronicité. Et curieusement, je m'en aperçois seulement en écrivant cet article. Avant hier, je suis allé dans un magasin de musique, à Trois-Rivières, pour me procurer une partition musicale (le très beau 'choral des Veilleurs', de la cantate 140 de J.S. Bach). Pas de chance, la personne responsable des partitions était absente. On m'invite donc à revenir un autre jour. Ne voulant pas être venu pour rien, j'en profite pour regarder la musique écrite étalée sur les étagères. Apercevant un petit recueil de pièces adaptées pour flûte, je l'achète. Rendu à la maison, quelle ne fut pas ma surprise de constater que la partition recherchée (choral des Veilleurs) s'y trouvait. J'étais loin de m'en douter. Son titre anglais (Sleepers, Wake !) n'avait vraiment pas attiré mon attention. Rien là de miraculeux, bien sûr ! Et c'est justement pour cela que j'aime le rapporter ici. Plus qu' une simple coïncidence, c'est pour moi, un "clin d'oeil", une gentillesse d'en haut; et elle prend plus d'importance que la partition elle-même. Notre vie peut être ainsi tissée d'événements semblables.

L'attitude subjective de chacun peut transformer un simple hasard en événement signifiant, à nous seul perceptible, insignifiant aux autres. Ce qui peut quelquefois orienter notre destinée, et toujours nous procurer le bonheur de se sentir "relié". De tous ces signes, comme de certains rêves, il faut savoir s'en nourrir. Mais d'abord se réveiller et les voir: Sleepers ... Wake ! Dormeurs ... Réveillez-vous !