samedi 22 novembre 2008

Un seuil ... Et après ?

"Un seuil, pour infranchissable qu'il soit, ne nous autorise jamais à conclure qu'il n'y a rien au-delà " (1)
Et comment ne pas me heurter à un seuil, quand j'essaie de scruter ce qui se passe après la mort corporelle ? Ma faculté de voir et de comprendre atteint alors sa limite. Puis-je en conclure logiquement qu'il n'y a rien après ? Certains, et quelquefois parmi les plus savants, en ont tiré cette conclusion. Est-elle la bonne ?

"Il ne s'agit pas de faire admettre l'absurde et le contradictoire, mais de ne pas les mettre là où seule est en cause la faiblesse de nos limites humaines" (1)
Ce qui dépasse nos catégories d'espace et de temps est inconcevable. Voilà pourquoi on parle de "Mystère". Rien là d'absurde ou de contradictoire. Seulement une limite pour la raison. L'enjeu est énorme, d'avoir à choisir entre le néant et le Mystère ! Selon la façon dont on l'aborde, le Mystère peut être source de souffrance ou de joie. Ou les deux ensemble ! De souffrance: il répugne à ma raison de ne pas comprendre, de se sentir obligée d'abdiquer devant l'inconcevable. De joie: la foi me souffle le contenu du Mystère, et me laisse pressentir: voilà ce qui se cache derrière. La raison n'a aucun fondement ici pour ridiculiser la foi.

L'homme de foi ne peut pas se moquer de l'athée. Ni l'athée se moquer du croyant. Comme certains chercheurs l'ont fait remarquer, l'athéisme se retrouve surtout dans nos sociétés occidentales, et ne semble pas tellement concerner le monde oriental. Pour la plupart des orientaux, nier Dieu ne leur vient même pas à l'esprit. Sa présence parmi eux est une évidence.

Pour défendre l'athéisme, nous pourrions dire que beaucoup d'athées rejettent un faux"dieu", souvent haïssable. De ce dieu là, moi aussi je me veux athée. Il est tellement différent du Dieu d'amour et sauveur que nous présente la révélation.

http://www.1000questions.net/fr/36q/q-10.html

Certains affirment croire comme malgré eux. Ainsi Louis Pauwels, écrivain et journaliste. À la question de François Bluche: Pourquoi croyez-vous en Dieu ? il répondait, vers la fin de sa vie: "Je crois en Dieu parce que je ne peux faire autrement. " Peut-être serait-il plus intéressant d'entendre la réponse à la question: Pourquoi ne croyez-vous pas en Dieu ? On verrait mieux, pour l'incroyant, ce qui le pousse à refouler l'invisible dans l'imaginaire ou l'illusion. Pour Saint-Exupéry, "L'essentiel est invisible".

Voici une liste d'articles, tirés du même lien signalé plus haut. En accord ou non avec eux, ils pourraient nous aider à approcher ce qui se cache au-delà du seuil :

http://www.1000questions.net/fr/36q/

(1) Frédéric Marlière, dans "Et leurs yeux s'ouvrirent"; Anne Sigier, 1988