lundi 10 juillet 2006

Maître et esclave

Je reviens sur le sujet. En écrivant un texte, il me paraît souvent clair. En le faisant relire à d'autres, ou en me relisant moi-même le lendemain, cette clarté évidente disparaît. Et me voici plein de doutes !

Esclavage, dépendance, sont des termes bien péjoratifs. Ce n'est pas sans raison. Malgré cela, ils peuvent signifier avec force une réalité spirituelle positive. Leur usage est évidemment métaphorique. La relation étroite qui unit l'esclave à son maître devient honorifique lorsque ce maître est Dieu, et qu'il se définit l'Amour !

Dans la bible, Saint Paul transforme une relation de dépendance esclave-maître, en une relation d'amour fraternel. Abolition de l'esclavage avant la lettre. Nous trouvons cela dans l'épitre à Philémon, la plus courte de ses lettres connues. On l'appelle quelquefois "billet à Philémon" .

En voici le résumé:
Onésime est un jeune esclave qui, sans doute après avoir commis quelque faute, s'enfuit de chez son maître, philémon. Ils se réfugie auprès de Paul qui se trouve à Rome. Onésime se convertit au christianisme et un lien d'affection se lie entre les deux hommes. La situation est délicate, car Paul connaît Philémon, et se fait ainsi complice d'une infraction, d'une évasion. De plus Onésime risque d'être poursuivi et ramené de force à son maître qui peut le punir sévérement. Paul va donc le renvoyer à Philémon. Mais, et tout l'intérêt de cette histoire est là, Paul envoie en même temps une lettre pour lui demander d'accueillir son esclave fautif non seulement comme un "frère bien-aimé" mais, plus encore, comme si c'était Paul lui-même.

Nous avons aussi cette prière qu'est le psaume 123 (122), qui nous montre notre dépendance à Dieu avec la même image de l'esclave. On ne l'utiliserait plus aujourd'hui, mais mille ans avant le Christ, cela peut se comprendre. Le voici:

Vers toi, j'ai les yeux levés, vers toi qui es au ciel.
Comme les yeux de l'esclave vers la main de son maître,
comme les yeux de la servante vers la main de sa maîtresse,
nos yeux levés vers le Seigneur notre Dieu, attendent sa pitié.

Ce n'est évidemment pas une apologie de l'esclavage. Mais une image de ce qu'est la créature qui reçoit tout, l'être, la vie, et sa liberté même, de son créateur.

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Nous sommes tous dépendants de Dieu comme un pendule à son support !

12:32 PM  

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