samedi 16 décembre 2006

Vers l'achèvement

Je dois bien le reconnaître, même si j'ai de la difficulté à savoir où j'en suis (1) dans la progression de ma transformation et de mon achèvement, je sens tout le parcours qu'il me reste à faire avant d'entrer dans ce qui m'attend, vers quoi je marche, et pour quoi je suis créé: le Royaume de la vie éternelle. Là où nous ne pouvons plus vivre autrement que dans une unité parfaite, où plus rien ne peut créer de division. Les seules différences dans le Royaume étant celles des qualités d'être des personnes qui l'habitent, dans un réseau de relations qui distinguent mais n'impliquant rien qui sépare. (2)

Y aurait-il un fossé, ou peut-être un abîme à franchir, entre mon état actuel et l'état final qui est déjà inscrit en germe dans mon être ? Il est vrai que ma vie quotidienne d'ici-bas, m'est donnée pour transformer le "corps que je suis" (3) en "corps de gloire" que je suis appelé à devenir.
Ce cheminement ne peut se faire qu'avec le désir que tous les autres fassent aussi, et librement, cette même transformation, car l'être humain est bel et bien un être inachevé. Mais, la question que je me pose: cette transformation arrivera-t-elle à son terme avant ma mort biologique ? Pour la plupart d'entre nous, il semblerait bien que non.

Alors, où et comment pourra se faire l'achèvement ? Ici-bas ? Par une transformation d'ici la fin de ma vie ? Dans les derniers jours, les derniers moments ? Ou bien ailleurs ? Se fera-t-elle par mes propres efforts ou par une intervention divine gratuite ? Je ne vois pas cela comme une récompense du mérite, car nous entrons dans la gratuité totale.

Il me semble qu'il s'agit plutôt d'une collaboration entre deux volontés, l'une divine et l'autre humaine.
La volonté humaine dit oui. Elle s'ouvre et accueille le don , trop grand pour elle, de ce qu'on appelle le "salut", c'est-à-dire la vie éternelle. Et c'est là son seul mérite. Si toutefois il peut y avoir mérite à dire oui à un tel cadeau !
La volonté divine, elle, trouve sa joie à se répandre sans mesure, sans calcul. C'est le "Bien diffusif de soi", pour parler comme les théologiens ! Il ne sera peut-être pas nécessaire d'une préparation temporelle en ce monde, ou intemporelle dans un mystérieux ailleurs. Une disposition aimante d'accueil pourrait alors suffire. Que sais-je ? Il y a ici beaucoup de "peut-être". Je laisse la place pour le doute, ou plutôt pour le mystère, car je ne veux pas dogmatiser !

Dans le fond, j'aurais bien pu intituler ce texte "purgatoire" ! Mais le terme n'est sans doute pas très à la mode, et de plus, je ne suis pas sûr qu'il y ait quelque chose à "purger". L'Amour transforme par lui-même tout ce qu'il pénètre. Là où on lui permet d'entrer, bien sûr ! Il suffit de le recevoir. Paraît-il qu'il est un feu ! Certainement pas destructeur (au sens qu'il ne resterait que des cendres), mais sans aucun doute, purificateur (au sens qu'il n'y a plus de scories).

N'ayons donc pas peur de ce qui nous rend meilleur !

(1) Cf. texte précédent de 9 déc. 06
(2) Cf. texte du 1 déc.06
(3) Cf. texte du 16 nov. 06

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

La conversion de tout son être spirituel, de sa nature humaine en nature divine, afin de devenir Enfant de Dieu, naître de Dieu, naître de l'Esprit.

Je crois que l'on peut devenir Enfant de Dieu et entrer dans son Royaume «ici et maintenant».

(Boutons 29, (5) et 23, (21)).

5:04 PM  

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