Correction
Corriger: rectifier une erreur, un défaut de quelque chose. En soi, une action positive ! Mais quand la correction s'applique à quelqu'un, surtout si elle prend la forme d'une punition, elle peut avoir un effet désastreux. Je vais essayer d'éclaircir un peu ma pensée, et prendre le risque de me faire corriger !
Après le 11 septembre 2001, un président a voulu supprimer "l'axe du mal", sans tenir compte de l'ONU ni de l'opinion mondiale. À moins que mon regard soit faussé, nous pouvons en voir aujourd'hui les conséquences désastreuses. Pourtant, combattre le terrorisme, n'est-ce pas une bonne chose ? On est toujours convaincu, quand on corrige, que c'est pour le bien. Au moins pour le nôtre ! Mais il s'agit ici de décisions politiques d'envergure, toujours difficiles et compliquées.
Nous avons plus souvent l'occasion d'intervenir au niveau interpersonnel. Quand quelque chose semble devoir être "corrigé", vaut-il mieux ne rien dire, et laisser faire ? Se taire peut, me semble-t-il, être quelquefois une bonne attitude. Le silence est éloquent quand il est senti comme une réprobation, ou le refus d'un dialogue inutile. "Rien de plus dérangeant, que de renvoyer l'autre à sa conscience, façon de lui dire: tu sais bien que tu as tort, inutile pour moi de te parler". (1) Nous savons que lorsqu'une réprimande doit s'accomplir sous l'effet de l'émotion, il vaut sans doute mieux ne pas la faire ou la différer. En voulant corriger, on peut aussi s'entendre dire: "Qui es-tu pour me faire la morale ? Réaction qui n'est pas toujours dépourvue de bon sens. Elle nous invite à nous examiner et à voir nos motivations.
Mais il y a encore autre chose. Nos racines sont malades; elles doivent être guéries. Et nous ne savons pas toujours où se trouve le mal. En nous, le bien et le mal sont mélangés (le bon grain et la mauvaise herbe). Dans l'évangile, le Christ nous dit de les laisser croître ensemble. En voulant arracher la mauvaise herbe (l'ivraie), on risque d'enlever en même temps le bon grain. Il faudrait d'ailleurs être capable de discerner l'un de l'autre. Plus tard, se fera le vrai discernement qui ne viendra pas de nous-mêmes. Nos yeux s'ouvriront.
En attendant, il faut bien savoir s'accomoder du mélange du bien et du mal, et le supporter patiemment. Trouver aussi notre façon personnelle de le corriger efficacement. Je ne risque pas de me tromper beaucoup en commençant par moi-même. Pour aujourd'hui, ma réflexion incomplète n'ira pas plus loin !
(1) Yves Girard
Après le 11 septembre 2001, un président a voulu supprimer "l'axe du mal", sans tenir compte de l'ONU ni de l'opinion mondiale. À moins que mon regard soit faussé, nous pouvons en voir aujourd'hui les conséquences désastreuses. Pourtant, combattre le terrorisme, n'est-ce pas une bonne chose ? On est toujours convaincu, quand on corrige, que c'est pour le bien. Au moins pour le nôtre ! Mais il s'agit ici de décisions politiques d'envergure, toujours difficiles et compliquées.
Nous avons plus souvent l'occasion d'intervenir au niveau interpersonnel. Quand quelque chose semble devoir être "corrigé", vaut-il mieux ne rien dire, et laisser faire ? Se taire peut, me semble-t-il, être quelquefois une bonne attitude. Le silence est éloquent quand il est senti comme une réprobation, ou le refus d'un dialogue inutile. "Rien de plus dérangeant, que de renvoyer l'autre à sa conscience, façon de lui dire: tu sais bien que tu as tort, inutile pour moi de te parler". (1) Nous savons que lorsqu'une réprimande doit s'accomplir sous l'effet de l'émotion, il vaut sans doute mieux ne pas la faire ou la différer. En voulant corriger, on peut aussi s'entendre dire: "Qui es-tu pour me faire la morale ? Réaction qui n'est pas toujours dépourvue de bon sens. Elle nous invite à nous examiner et à voir nos motivations.
Mais il y a encore autre chose. Nos racines sont malades; elles doivent être guéries. Et nous ne savons pas toujours où se trouve le mal. En nous, le bien et le mal sont mélangés (le bon grain et la mauvaise herbe). Dans l'évangile, le Christ nous dit de les laisser croître ensemble. En voulant arracher la mauvaise herbe (l'ivraie), on risque d'enlever en même temps le bon grain. Il faudrait d'ailleurs être capable de discerner l'un de l'autre. Plus tard, se fera le vrai discernement qui ne viendra pas de nous-mêmes. Nos yeux s'ouvriront.
En attendant, il faut bien savoir s'accomoder du mélange du bien et du mal, et le supporter patiemment. Trouver aussi notre façon personnelle de le corriger efficacement. Je ne risque pas de me tromper beaucoup en commençant par moi-même. Pour aujourd'hui, ma réflexion incomplète n'ira pas plus loin !
(1) Yves Girard