Condamnation, peine de mort
Quand on a été victime d'un acte criminel, on peut souvent ressentir une satisfaction de voir les auteurs de tels actes punis par la loi. Je peux facilement les comprendre; d'autant plus que ça me donne un peu le sentiment d'être vertueux en condamnant les criminels. Mais, en essayant de dépasser ces sentiments naturels, ne peut-on pas faire la distinction entre l'acte criminel condamnable, et celui qui l'a commis ? Subtilité ? Je ne pense pas. Il y a une façon différente de voir: "Là où nous voyons des fautes à condamner, Dieu voit des détresses à secourir", écrivait Gustave Thibon.
Je me souviens d'un reportage, il y a déjà quelques années, au sujet d'un fils qui n'éprouvait pas de haine envers l'assassin de son père. Il disait lui avoir pardonné; même il avait planifié longuement une rencontre de réconciliation avec lui. Dans l'opinion, l'accord n'était pas unanime sur cette attitude de clémence; elle était plutôt perçue comme une inconséquence, et une ingratitude envers son père. Je ne me souviens plus des résultats de la rencontre, mais de tels scénarios, en d'autres circonstances, se sont renouvelés depuis.
Lorsque Saddam Hussein a été pendu, ses bourreaux lui auraient souhaité, peu avant l'exécution "une éternité en enfer" ! Je comprends là aussi que ceux qui ont subi les sévices atroces du dictateur impitoyable aient naturellement de tels sentiments. Ferais-je mieux ? Je ne sais, mais je souhaiterais en être capable, car je vois qu'il y aurait un bémol à ajouter à ces élans de vengeance, sans faire le moindre compromis avec la haine et la tuerie. J'ai déjà évoqué, à ce moment là, l'enfance de Saddam. (1)
Les tribunaux condamnent les actes criminels. Quant à leurs auteurs, tout en les empêchant de renouveler leur crime, ne pouvons-nous pas les regarder comme des "détresses à secourir", comme le disait si bien Gustave Thibon ? Qu'aurais-je fait si j'avais eu leur enfance, leur éducation ? Une chose m'apparaît certaine: si ces criminels assument les souffrances dues à leurs actes, ils peuvent vraiment se transformer. La peine de mort n'est pas la meilleure solution. La plupart des pays l'on compris. Malheureusement, pas tous !
Pourquoi s'efforcer d'avoir un regard différent sur les "méchants" ? Nous pouvons trouver une réponse dans l'évangile: "Aimez vos ennemis ! " Ce qui veut dire: efforcez-vous de leur vouloir du bien, croyez qu'il y a en eux une capacité de transformation. Car, dit le Christ, mon Père qui est dans les Cieux, aime sans distinction; il fait pleuvoir et briller son soleil sur les justes et les injustes, les bons et les méchants !
Revêtir ces sentiments est un acte de confiance en Dieu. Il est en chacun, croyant ou non, une cause efficiente de transformation. C'est aussi la condition d'un amour universel et la solution proposée au monde pour résoudre nos problèmes de haine et de guerre. Nos efforts de dialogues, de négociations sont louables, mais les effets sont éphémères. Y a-t-il des solutions temporelles aux problèmes du mal dans le monde ? Certainement pas par la guerre, le mépris ou la peine de mort !
(1) Cf. Texte du 30 décembre 06: "Ne t'indigne pas !" Point 2
Je me souviens d'un reportage, il y a déjà quelques années, au sujet d'un fils qui n'éprouvait pas de haine envers l'assassin de son père. Il disait lui avoir pardonné; même il avait planifié longuement une rencontre de réconciliation avec lui. Dans l'opinion, l'accord n'était pas unanime sur cette attitude de clémence; elle était plutôt perçue comme une inconséquence, et une ingratitude envers son père. Je ne me souviens plus des résultats de la rencontre, mais de tels scénarios, en d'autres circonstances, se sont renouvelés depuis.
Lorsque Saddam Hussein a été pendu, ses bourreaux lui auraient souhaité, peu avant l'exécution "une éternité en enfer" ! Je comprends là aussi que ceux qui ont subi les sévices atroces du dictateur impitoyable aient naturellement de tels sentiments. Ferais-je mieux ? Je ne sais, mais je souhaiterais en être capable, car je vois qu'il y aurait un bémol à ajouter à ces élans de vengeance, sans faire le moindre compromis avec la haine et la tuerie. J'ai déjà évoqué, à ce moment là, l'enfance de Saddam. (1)
Les tribunaux condamnent les actes criminels. Quant à leurs auteurs, tout en les empêchant de renouveler leur crime, ne pouvons-nous pas les regarder comme des "détresses à secourir", comme le disait si bien Gustave Thibon ? Qu'aurais-je fait si j'avais eu leur enfance, leur éducation ? Une chose m'apparaît certaine: si ces criminels assument les souffrances dues à leurs actes, ils peuvent vraiment se transformer. La peine de mort n'est pas la meilleure solution. La plupart des pays l'on compris. Malheureusement, pas tous !
Pourquoi s'efforcer d'avoir un regard différent sur les "méchants" ? Nous pouvons trouver une réponse dans l'évangile: "Aimez vos ennemis ! " Ce qui veut dire: efforcez-vous de leur vouloir du bien, croyez qu'il y a en eux une capacité de transformation. Car, dit le Christ, mon Père qui est dans les Cieux, aime sans distinction; il fait pleuvoir et briller son soleil sur les justes et les injustes, les bons et les méchants !
Revêtir ces sentiments est un acte de confiance en Dieu. Il est en chacun, croyant ou non, une cause efficiente de transformation. C'est aussi la condition d'un amour universel et la solution proposée au monde pour résoudre nos problèmes de haine et de guerre. Nos efforts de dialogues, de négociations sont louables, mais les effets sont éphémères. Y a-t-il des solutions temporelles aux problèmes du mal dans le monde ? Certainement pas par la guerre, le mépris ou la peine de mort !
(1) Cf. Texte du 30 décembre 06: "Ne t'indigne pas !" Point 2